Afficher les titres Masquer les titres
Falsifier un dossier locatif est devenu une pratique répandue, révélatrice des difficultés du marché. Selon TF1, la technique se popularise… 1 candidat sur 4 succombe à la tentation, révèle une enquête de Flashs pour la plateforme Zelok.
Les 3 documents les plus falsifiés
Vient ensuite, pour 12% des sondés, la présentation de fiches de paie «trafiquées pour faire croire à un salaire plus élevé». Une proportion qui grimpe à 21% chez les 18-24 ans, la tranche d’âge du petit cousin de Justine. En vogue également, pour 11% des locataires du panel, la production d’un faux contrat de travail à durée indéterminée (CDI) ou d’un contrat soi-disant prolongé, alors qu’il est terminé. Là encore, la proportion bondit à 19% parmi les 18-24 ans.
Le « mensonge sur la situation personnelle » arrive en tête avec 16 % des cas. Certains locataires se présentent comme en couple pour rassurer le propriétaire avec la « perspective de deux sources de revenus », alors qu’ils sont célibataires.
À voirArnaque à l’assurance retraite : attention au faux email sur un « trop perçu » de votre pension !Viennent ensuite les fiches de paie trafiquées, utilisées par 12 % des locataires « pour faire croire à un salaire plus élevé ». Cette pratique atteint un pourcentage de 21 % chez la fourchette d’âge 18-24 ans. Comme précisé dans Capital, c’est la tranche d’âge la plus concernée par la difficulté à trouver un logement.
Enfin, les faux CDI ou contrats prolongés représentent 11 % des fraudes, et 19 % chez les jeunes adultes. Ces documents sont modifiés pour donner l’illusion d’un emploi stable et rassurer le bailleur.
« Comme j’avais zéro appel pour faire des visites, j’ai décidé de mentir et de dire que j’étais en CDI », confie une jeune active à LCI, après cinq mois de recherche infructueuse. Résultat : « elle reçoit cinq fois plus de réponses ».
Une méfiance grandissante chez les propriétaires
Cette situation n’est pas sans conséquences pour les propriétaires et agences. Selon l’institut Flashs, 58 % des propriétaires ont déjà suspecté ou détecté des documents falsifiés, et 35 % ont été confrontés à ce problème à plusieurs reprises.
À voirFaire garder ses enfants devient un luxe : découvrez les départements les plus touchés par la haussePour limiter les risques, certains agents immobiliers comme Emmanuel Benchetrit de BLR Partners ont mis en place des outils pour authentifier les pièces avant de présenter un dossier : « Tant que le dossier n’est pas validé par l’assurance, nous ne le présentons pas aux propriétaires. »
Pression et pratiques abusives sur le marché
La complexité du marché locatif ne touche pas que les locataires. 62 % des candidats admettent avoir cédé à des pratiques abusives de la part des bailleurs, comme verser un « acompte pour réserver un bien » ou payer « plusieurs mois de loyer d’avance ».
Pour 42 %, « il est difficile de faire autrement », indique Léa Paolacci, chargée d’études chez Flashs. «Les propriétaires redoublent d’exigences pour se prémunir contre les impayés de loyer, au point de parfois franchir les limites fixées par la loi».
Fabrice Houlé, directeur général de Zelok, explique : « Là où le serpent se met à la queue, c’est qu’avoir des propriétaires de plus en plus exigeants sur les documents et sur les paiements pousse les locataires à tricher pour accéder au logement. »
Un phénomène risqué mais répandu
Si falsifier un dossier peut augmenter les chances de décrocher un logement, cela reste risqué. En effet, de nombreux locataires se retrouvent à consacrer plus de 33 % de leurs revenus au loyer, dépassant les recommandations bancaires pour un endettement sûr.
À voirRappel de plusieurs paquets de pâtes bio vendues dans des enseignes partout en FranceSelon l’étude, « les jeunes générations illustrent particulièrement cette adaptation pragmatique». Face à la pression financière et à la rareté des biens, elles « multiplient les contournements et enjolivent leurs dossiers », même si cela peut avoir des conséquences financières et juridiques importantes.
« Comment veux-tu que je gagne trois fois le loyer, en début de carrière ? », justifie le petit cousin de Justine à Paris, qui a fourni de faux bulletins de salaire pour obtenir son appartement.