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La situation du logement locatif en France se dégrade, et le phénomène prend une ampleur nationale. Alors que la demande explose dans toutes les grandes villes, l’offre de logements disponibles à la location se réduit dangereusement, contribuant à accentuer une tension immobilière déjà très marquée.
Lyon, Paris, Tours… « C’est la foire d’empoigne pour trouver un logement »
Dans les agences, la pression est constante. À Lyon, « cela fait un mois qu’on explose les compteurs. En ce moment, on retire les offres au bout d’une heure. On a trop de demandes, pas assez d’offres », observe Valérie Boucharlat, directrice de l’agence Laforêt Croix-Rousse.
La situation est particulièrement critique à l’approche de la rentrée universitaire, période traditionnellement tendue. Dès la publication des affectations sur Parcoursup, c’est la ruée. « C’est tout de suite la foire d’empoigne pour trouver un logement », explique auprès du Figaro, Éric Allouche, directeur France du réseau Era immobilier.
Dans les villes étudiantes comme Tours, même constat. Vincent Briand, directeur d’agence Era Touraine, raconte : « On voit des familles qui arrivent dans l’agence désespérées, à la recherche d’un logement pour leur enfant. Elles ne trouvent pas, et parfois finissent par renoncer. »
À voirAssurance vie : « Dois-je payer des impôts si je transfère mon contrat à mon enfant ?»Les étudiants et les jeunes actifs sont les premiers à souffrir de ce marché saturé, mais ils ne sont pas les seuls. À Paris, la crise prend une tournure encore plus dramatique.
Pourquoi les annonces disparaissent en quelques heures ?
Chaque année, peut-on lire dans les colonnes du Monde, environ 8 000 logements disparaissent du parc locatif privé dans la capitale. David Emsalem, directeur d’une agence Century 21 dans le 16e arrondissement, a même dû changer de méthode « pour ne pas être englouti ».
« Si on publie ne serait-ce que trois annonces, on est certains de ne plus pouvoir travailler, le téléphone sonne 20 fois par heure. Les studios et les deux-pièces partent immédiatement. »
« Mon téléphone n’arrêtait pas de biper, j’ai cru qu’il buggait », raconte un propriétaire après avoir publié une annonce sur Leboncoin pour relouer une chambre de bonne de 10 m² située dans le 5e arrondissement de Paris, à deux pas des lycées Henri-IV et Louis-le-Grand.
À voirLivret A, LDDS, LEP et assurance vie : combien rapporte votre argent en septembre 2025 — le baromètre des taux« Ça n’avait plus rien à voir avec la dernière fois que nous avions mis une annonce, en 2021 », ajoute sa femme.
Les causes d’un marché locatif grippé
L’essoufflement de l’offre locative est en grande partie lié aux difficultés de construction neuve, au recentrage de la fiscalité immobilière (passage de l’impôt de solidarité sur la fortune à l’impôt sur la fortune immobilière), aux contraintes réglementaires comme le nouveau DPE, ou encore la peur des loyers impayés. Le marché se grippe peu à peu.
Les biens à louer sont désormais « six fois moins nombreux que ceux à vendre », selon la plateforme Bien’ici. Entre mai 2024 et mai 2025, l’offre a encore reculé de 2 % à l’échelle nationale, alors que la demande reste soutenue. Et dans certains secteurs, notamment pour les appartements familiaux, le turnover est quasiment nul.