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Depuis quelques jours, les réseaux sociaux et médias financiers s’affolent : dès novembre 2026, les découverts bancaires seraient “interdits” en France. Qu’en est-il vraiment ?
Les faits : pas d’interdiction totale
Il est important de clarifier la situation. Selon l’ordonnance adoptée début septembre 2025, qui transpose une directive européenne de 2023, les découverts bancaires basculeront dans le cadre du crédit à la consommation. Cela signifie que toutes les règles applicables aux crédits — analyse de solvabilité, restrictions sur certains types de prêts — s’appliqueront désormais aux découverts, même de faible montant.
Pour autant, être à découvert ne sera pas interdit. Le gouvernement l’a confirmé : chaque client pourra toujours demander un découvert à sa banque. Il n’y aura pas de coupure automatique des découverts existants. Les nouvelles règles ne concernent que les autorisations de découvert à partir de novembre 2026.
Une analyse de solvabilité obligatoire
Aujourd’hui, les facilités de caisse (en dessous d’un mois) ou découverts inférieurs à 200 euros sont accordés assez facilement. À compter de cette échéance, les banques devront examiner la situation financière de chaque client avant d’accorder un découvert, même pour de petits montants. L’objectif affiché : « mieux protéger les consommateurs » contre le surendettement et les frais excessifs liés aux agios.
Comme l’explique Assurance Banque Épargne Info Service, “un découvert, même autorisé, reste un crédit et n’est pas gratuit”. Cette nouvelle procédure permettra aux banques de vérifier que le client peut rembourser le découvert demandé.
Les plus précaires concernés
« On peut craindre que les personnes les moins aisées financièrement, c’est-à-dire celles qui ont du mal ‘à finir les fins de mois’, se voient opposer bien plus fréquemment un refus de crédit », avertit dans un post LinkedIn, Jérôme Lasserre Capdeville, Maître de conférence à l’Université de Strasbourg.
À voirAmazon s’allie à Chronodrive : vos courses livrées à domicile en moins de 2 heures !Pour les clients plus aisés ou solvables, le changement sera quasi invisible. Les découverts supérieurs à 200 euros ou de longue durée nécessitaient déjà une analyse de solvabilité, qui continuera de s’appliquer.
Les personnalités politiques ont massivement réagi, souvent de façon exagérée. Jean-Luc Mélenchon (LFI) a posté sur Facebook : “ALERTE ! Dès novembre 2026, être à découvert sera […] interdit en France !”
Clémence Guetté, députée LFI, parle d’un “flicage des plus pauvres” tandis que Xavier Bertrand (Hauts-de-France) dénonce “un scandale”.
À voir« Jusqu’à 10 % du patrimoine envolé en taxe foncière » : LFI monte au front pour les petits propriétaires« Il faut n’avoir jamais galéré pour ne pas voir qu’on enfonce un peu plus les gens modestes« , fustigait sur le réseau social X le maire Les Républicains de Cannes, David Lisnard.
AFP/Factuel rappelle que ces réactions portent sur la réglementation à venir, mais ne signifient pas une interdiction immédiate ou totale.
Fin des découverts “automatiques” ?
Contrairement à certaines rumeurs, les découverts bancaires ne seront pas supprimés automatiquement. La Fédération bancaire française (FBF) précise que toute autorisation actuelle repose déjà sur un accord et une analyse de solvabilité. Ce qui change, c’est que l’analyse concernera désormais tous les découverts. Les plus modestes y échapperont.
