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C’est désormais confirmé : dans le cadre du projet de loi de finances 2026, les députés ont adopté un amendement qui revoit à la baisse le plafond du crédit d’impôt pour les services à la personne. Cette aide fiscale, qui permettait jusqu’ici de déduire jusqu’à 12 000 € par an, passerait bientôt à 10 000 €. Une mesure qui affecte un grand nombre de foyers français. Explications.
« 110 millions d’euros » en vue
Selon les chiffres avancés par la députée Christine Pirès Beaune, à l’origine de l’amendement, cette réduction permettrait de « réaliser une économie d’environ 110 millions d’euros ».
L’objectif affiché par le gouvernement est clair comme l’eau de roche : diminuer le coût de certaines niches fiscales, alors que le dispositif du crédit d’impôt pour les services à la personne représente plus de 7,2 milliards d’euros en 2025, contre 4 milliards seulement quelques années auparavant.
Un rapport présenté par Charles de Courson, souligne que la France dispose « du plafond le plus élevé en Europe pour des dispositifs comparables« .
À voirFactures d’énergie : un nouveau record qui fait frissonner les FrançaisD’après ce dernier, ce seuil trop généreux « profite surtout aux ménages disposant d’un pouvoir d’achat suffisant pour engager ces dépenses, favorisant ainsi les contribuables aisés. La réduction du plafond permettrait donc de renforcer la justice fiscale tout en réduisant le coût du dispositif ».
Quelles activités concernées par cette baisse ?
Le crédit d’impôt pour les services à la personne (Cisap) couvre 26 activités du quotidien, dont :
- la garde d’enfants à domicile,
- l’aide aux personnes âgées ou handicapées,
- l’entretien de la maison,
- le petit bricolage ou le jardinage,
- et même certaines prestations de soutien scolaire.
Jusqu’ici, les contribuables pouvaient bénéficier d’une réduction de 50 % des dépenses engagées, dans la limite de 12 000 €. Avec cette mesure, cette limite serait ramenée à 10 000 €, tout en conservant les majorations existantes : 1 500 € supplémentaires par enfant à charge ou par membre du foyer de plus de 65 ans.
Il est à noter que le plafond porté à 15 000 € la première année d’utilisation serait, lui aussi, passerait à 13 000 €.
À quoi les principaux bénéficiaires doivent-ils s’attendre dans les prochains mois ?
Un foyer qui dépensait chaque année 12 000 € pour des prestations de ménage, de garde d’enfant ou d’aide à domicile recevait jusqu’à présent 6 000 € de crédit d’impôt. Avec la réforme, il ne pourra plus en percevoir que 5 000 € maximum.
Pour les ménages aux revenus modestes, la différence reste faible, car ils n’atteignent pas le plafond actuel. Mais pour les foyers plus aisés ou les familles nombreuses, la perte pourrait s’élever à plusieurs centaines d’euros.
À voirInflation : les revenus des auto-entrepreneurs fondent comme neige au soleilMême si l’amendement a été adopté par 187 voix sur 320 votants, la mesure devra encore être validée définitivement lors du vote final du Budget 2026.
En attendant, les particuliers et entreprises de services à la personne s’inquiètent des effets possibles sur la demande et l’emploi à domicile. Si la baisse est confirmée, elle pourrait pousser certains à diminuer leurs heures déclarées… au risque de favoriser, paradoxalement, le travail au noir que le dispositif cherchait justement à limiter.
