Aide à domicile : crédits d’impôt menacés, risque massif de retour au travail au noir selon 8 Français sur 10

Aide à domicile : la suppression des crédits d’impôt envisagée par l’État inquiète. Découvrez les résultats du sondage Ouicare.

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En France, le crédit d’impôt pour les prestations à domicile constitue un outil clé pour lutter contre le travail non déclaré. Pourtant, ce dispositif, qui soutient chaque année des millions de ménages, est actuellement dans le viseur du gouvernement. Objectif affiché : réduire les dépenses publiques dans le cadre du budget 2026. Mais une telle mesure pourrait être néfaste, notamment sur le retour du travail au noir. Explications.

Le crédit d’impôt, un « dispositif trop peu connu du grand public »

Selon une étude menée pour le groupe Oui Care, – leader des services à domicile en France – 48 % des prestations à domicile « échappe encore aux radars fiscaux ». Autrement dit, elles sont « encore réalisées de manière non déclarée en 2025 ».

Un chiffre qui reste « préoccupant », malgré une légère amélioration par rapport à 2022. Ce phénomène touche surtout les « services ponctuels comme le ménage ou le bricolage », là où les prestations régulières ou techniques — garde d’enfants ou aide aux personnes âgées — sont de plus en plus souvent confiées à « des professionnels déclarés ».

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Le crédit d’impôt permet aux particuliers de bénéficier d’un remboursement égal à 50 % des sommes engagées pour l’emploi à domicile. Un avantage financier loin d’être négligeable, connu malheureusement de seulement 1 Français sur 2 selon le sondage. Ce manque de visibilité est d’ailleurs pointé comme un frein au recours à des prestataires déclarés.

Pour 84 % des personnes interrogées, une réduction ou suppression du crédit d’impôt favoriserait une augmentation importante du travail au noir.

Plus alarmant encore, 41 % des utilisateurs actuels réduiraient leurs heures de service, et 23 % renonceraient complètement à l’aide à domicile si cette mesure était supprimée. Une décision qui pénaliserait les foyers ainsi que les milliers de salariés concernés.

«Un outil efficace contre le travail au noir »

Le projet de rabot du crédit d’impôt met en danger les nombreuses filières concernées. Moins de soutien sous-entend moins d’emploi déclaré, et donc, plus de précarité. Dans cet article, retrouvez la liste de tous les services à la personne.

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« Chaque année, le crédit d’impôt fait l’objet de débats budgétaires, alors même que les Français le perçoivent clairement comme un outil efficace contre le travail dissimulé. Ce qu’il est », confirme Guillaume Richard, PDG de Oui Care.

« Supprimer ou affaiblir ce dispositif conduirait à décourager le recours au travail déclaré et contraindrait, pour des raisons économiques, les clients à basculer tout ou partie de leur consommation vers » le travail au noir, « malgré les risques et inconvénients relativement bien connus de celui-ci. Au final, cela accentuerait les inégalités sociales et les premières victimes seraient les salariés de ce secteur. Il est donc temps de reconnaître que ce dispositif fiscal est vertueux », poursuit-il.

« Ce n’est pas une dépense, c’est un investissement !»

Outre son côté social, l’aide à domicile représente une manne économique. Le secteur génère près de 7,5 milliards d’euros chaque année et 845 millions d’heures de travail, selon la Fédération des entreprises de services à la personne (FESP).

À titre d’exemple, les services de ménage et de repassage représentent à eux seuls « 42 % de ce marché ».

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Supprimer ce précieux soutien reviendrait à fragiliser un pan entier de l’économie locale, alors même qu’1 € investi dans ces services rapporte jusqu’à 1,80 € à l’État via les cotisations et impôts générés.

Loin d’être une charge, c’est un « investissement », estimeMaud FAILLAT, dirigeante dans le secteur du ménage à domicile et présidente de la commission Entretien du cadre de vie de la FESP.


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