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D’année en année, la très redoutable taxe foncière ne cesse de s’envoler, au grand dam des propriétaires. Selon l’Observatoire de l’UNPI, elle a explosé de 37,3% en l’espace de seulement dix ans (2014-2024). Comme rapporté dans investir.lesechos.fr, elle est désormais « 4,3 fois supérieure à la revalorisation des loyers (+8,7% en une décennie) et 1,9 fois supérieure à l’inflation ». Dans certaines villes comme Saint-Étienne, Nîmes, Le Havre ou Perpignan, les taux de taxe foncière (hors TEOM) représentent plus de deux mensualités de crédit immobilier. 2026 ne déroge pas à la règle et on sait déjà de combien cet impôt local va augmenter. Mais bonne nouvelle : elle devrait rester modérée cette fois.
Une hausse modérée prévue pour 2026
La taxe foncière dépend de deux éléments : le taux d’imposition fixé par votre commune et la valeur locative cadastrale (VLC) de votre bien, qui sert de base de calcul.
Chaque année, cette VLC est revalorisée selon un indice d’inflation spécifique : l’IPCH (Indice des Prix à la Consommation Harmonisé). C’est ce chiffre, publié par l’Insee, qui permet d’anticiper la hausse mécanique.
« Il faut donc bien comprendre que, si les collectivités votent des taux, les valeurs locatives subissent une augmentation qui n’est pas de la compétence des collectivités, mais résulte du Code général des impôts », rappelle l’UNPI.
À voirPeut-on détenir deux assurances vie (ou plus) ?L’Insee a publié fin octobre l’inflation provisoire pour septembre et octobre, et le chiffre laisse entrevoir que la hausse nationale de la taxe foncière devrait tourner autour de 1% en 2026. L’inflation ayant ralenti ces derniers mois, cette estimation semble fiable, même si le chiffre définitif sera connu en décembre.
Quid des taux communaux ?
Si la revalorisation des bases suit l’inflation, le taux d’imposition local reste fixé par les communes. En 2025, selon la DGFiP, sur 34 797 communes françaises :
- 86,3 % n’ont pas changé leur taux,
- 1,1 % l’ont réduit,
- et 12,6 % l’ont augmenté.
Cela signifie que si vous habitez dans l’une des 390 communes ayant baissé leur taux, votre taxe foncière pourrait rester stable, voire légèrement diminuer, malgré la revalorisation automatique des bases cadastrales.
L’indice IPCH et la taxe foncière
L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) est le repère utilisé pour recalculer la valeur locative cadastrale. Contrairement à l’indice classique (IPC), l’IPCH prend en compte les prix nets des remboursements de la Sécurité sociale, ce qui le rend pertinent pour comparer l’inflation en Europe.
En octobre 2025, l’Insee a publié un IPCH provisoire de +0,9 %, contre 1,1 % en septembre. Preuve que l’augmentation attendue de la taxe foncière 2026 sera bien plus faible que les années précédentes. Elle était, rappelons-le, de +3,4 % en 2022, +7,1 % en 2023 et +3,9 % en 2024.
L’indice final pour novembre sera publié mi-décembre, et la hausse définitive suivra peu après, mais les premières indications sont fiables. Verdict provisoire : une hausse autour de +1 % à l’échelle nationale.
Comment savoir précisément pourquoi votre taxe foncière augmente ?
Même si la hausse reste limitée, il est important de bien comprendre d’où vient l’évolution de votre impôt local. Votre avis de taxe foncière détaille toujours deux informations principales : la VLC revalorisée selon l’inflation ; et le taux d’imposition voté par la commune ou l’intercommunalité.
À voirDroits de succession : un don de 31 865 € venant d’un parent réduit-il l’abattement de 100 000 € ? La réponse d’une notaireUne augmentation peut donc résulter de l’un ou de l’autre, ou parfois des deux. Les communes publient souvent ces données sur leurs sites web ou via des bulletins municipaux.
Dans la foulée, l’UNPI souligne qu’« il est difficile de lier directement la hausse de taxe foncière de 22,6% entre 2019 et 2024 à la suppression de la taxe d’habitation, notamment parce que la taxe foncière augmentait déjà fortement au cours des périodes précédentes ».
