Réforme des retraites suspendue : partirez-vous à 62, 63 ou 64 ans ? Le point selon votre profil

Que changerait vraiment une suspension de la réforme des retraites pour votre génération ? On vous fait le point sur la question.

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La suspension de la réforme des retraites pourrait bien rebattre les cartes pour des millions de Français. Supposons que le gouvernement décidait de « geler » le texte de 2023, à quel âge pourriez-vous partir selon votre année de naissance ? Faisons le point.

Suspension de la réforme : que signifierait-elle vraiment ?

L’idée d’une mise en pause de la réforme est évoquée comme une issue à la crise politique. Mais suspendre ne veut pas dire annuler. Comme l’a expliqué Élisabeth Borne sur BFMTV : « Quand on parle de suspendre la réforme des retraites, (…) cela peut vouloir dire que l’on gèle l’âge légal de départ. Cela ne veut donc pas dire qu’on est en train de tout remettre en cause. »

L’âge légal pourrait être figé, mais les autres paramètres – comme la durée de cotisation – resteraient inchangés. Actuellement, l’âge de départ progresse vers 64 ans d’ici 2030, tandis que la durée de cotisation atteindra 172 trimestres (soit 43 ans) pour les générations nées à partir de 1965.

Si la réforme était suspendue, qui partirait à quel âge ?

Dans le scénario le plus probable, un gel interviendrait fin 2025 ou début 2026, le temps qu’un nouveau texte soit voté. Résultat :

  • Les générations 1962 et 1963 conserveraient leur âge de départ actuel (62 ans et 9 mois).
  • Les générations 1964 à 1967 pourraient voir leur âge de départ bloqué autour de 63 ans maximum.
  • Pour les personnes nées à partir de 1968, qui devaient partir à 64 ans, une suspension pourrait leur permettre de partir un an plus tôt, à 63 ans.

La CFDT préférerait « rester à 62 ans et 9 mois(…) et renvoyer les choix futurs après la présidentielle. »

Qu’en est-il des trimestres à cotiser ?

C’est ici que tout se complique. La suspension concernerait surtout l’âge légal, pas forcément la durée de cotisation. Par conséquent, même si vous partez plus tôt, vous risquez une décote si vous n’avez pas validé tous vos trimestres.

« Ce n’est pas possible et acceptable de ne toucher qu’à l’âge de départ sans modifier le nombre d’années de cotisation », estime Dominique Corona (Unsa).

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Selon les estimations, si la réforme était suspendue fin 2025, la durée requise serait figée à 170 trimestres pour les générations 1963-1964, soit 42 ans et 6 mois.

Et le coût pour l’État ?

Geler l’âge de départ sans ajuster la durée d’assurance coûterait cher. Les générations 1968 et suivantes auraient moins de temps pour cotiser, ce qui déséquilibrerait les comptes. Le sujet promet donc de vifs débats au Parlement.

La CFDT plaide pour une « pause sociale » afin de calmer les tensions, tandis que les syndicats restent prudents. « Geler l’âge légal de départ est déjà une belle avancée, mais de nombreuses personnes devraient quand même travailler un peu plus pour ne pas avoir de décote », nuance Cyril Chabanier, président de la CFTC.


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