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La pierre parisienne n’est malencontreusement plus un gage automatique de plus-value. Selon les dernières données, 20 % des propriétaires parisiens revendent désormais leur logement à perte, une tendance qui complique les projets d’achat-revente, notamment pour les secundo-accédants.
Une chute des prix qui pèse sur les ventes
Depuis 2020, les prix résidentiels parisiens ont reculé de 11 %, conséquence directe de la crise immobilière et de la hausse des taux de crédit en 2022 et 2023. Si certains quartiers restent relativement stables, la majorité des arrondissements enregistrent aujourd’hui des moins-values significatives pour les biens revendus sur des périodes courtes.
La note des notaires du Grand Paris révèle que, pour un appartement moyen de 55 m² acheté après la pandémie, la revente cinq ans plus tard génère une perte moyenne de 31 350 euros, soit 5,6 % de moins-value.
À voirDécouvrez comment transformer vos dépenses de rentrée scolaire en épargne automatique grâce à ces applisThomas Lefebvre, vice-président en charge des données du site d’annonces immobilières SeLoger, explique : « Plus d’un vendeur sur cinq vend à perte à Paris aujourd’hui. Cela pèse dans les décisions d’achat-revente, nombre de secundo-accédants se trouvent bloqués par la perte de valeur de leur premier bien. »
Des situations très contrastées
Prenons l’exemple d’un couple ayant acheté un appartement en 2020 pour 11 000 euros le m². Cinq ans plus tard, en 2025, la chute des prix les conduit à revendre avec une moins-value de plus de 60 000 euros, réduisant leur patrimoine immobilier net à seulement 47 500 euros, insuffisant pour financer un logement plus grand.
À l’inverse, certains arrondissements plus « classiques » et familiaux, comme le 7e et le 8e, tirent leur épingle du jeu. Ici, les plus-values restent modérées : 40 700 euros pour le 7e et seulement 4 150 euros pour le 8e sur cinq ans.
Les mauvais élèves, eux, se trouvent plutôt dans la périphérie sud, avec moins-values supérieures à 40 000 euros dans les 12e, 14e et 15e arrondissements. Les autres secteurs de la capitale connaissent des pertes de 20 000 à 40 000 euros selon les arrondissements, détaille Le Figaro Immobilier.
La décennie reste favorable… à long terme
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Malgré ces difficultés sur des périodes courtes, l’immobilier à Paris demeure un investissement fiable sur le long terme. Les notaires soulignent que les plus-values sur dix ans restent généralisées dans tous les arrondissements, avec une moyenne de 78 100 euros pour un appartement acheté fin 2014 et revendu fin 2024.
À voirFin de mois difficiles : la somme qu’il manque aux Français pour vivre confortablementEt donc, la baisse récente des prix n’invalide pas totalement l’investissement immobilier parisien, mais elle incite les acheteurs à privilégier la détention à long terme.
Que retenir ? Les arrondissements centraux et sud de Paris affichent les plus fortes moins-values, tandis que certains secteurs familiaux résistent mieux. La détention longue reste un gage de plus-value, malgré la crise récente et la hausse des taux.