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À Saint-Vran, dans les Côtes-d’Armor, Christophe Morin, 54 ans, vit une situation hallucinante : sa maison est squattée depuis près d’un an par des faux acheteurs. Propriétaire légitime du bien, il affirme avoir été sommé par les gendarmes de sortir de son propre logement.
Christophe, propriétaire légal, sommé de quitter sa propre maison squattée en Bretagne
« Je l’avoue, je suis entré plusieurs fois dans la maison, pour voir l’état. Les gendarmes m’ont dit de sortir, mais je suis chez moi quand même. Je suis toujours propriétaire », témoigne Christophe Morin.
L’affaire remonte à septembre 2023. Routier de profession, Christophe a quitté la Bretagne pour la Normandie et décide de vendre sa maison acquise en 2017.
À voirRecrutement : n’est-il pas risqué de rédiger son CV avec l’IA ?Il opte pour une vente à terme : les acheteurs doivent verser 1 000 € par mois pendant cinq ans, avec un solde final de 50 000 €. Mais le couple intéressé, qui lui « paraissait d’aspect normal », n’a jamais honoré la transaction.
Il n’avait rien vu venir. « Ils n’ont même pas négocié le prix de vente. Lui doit travailler à l’abattoir et elle dans un Ehpad », raconte le quinquagénaire.
Ayant donné les clés trop tôt, par compassion, Christophe leur permet d’emménager avant la signature chez le notaire. C’est là que les ennuis commencent. Les versements deviennent irréguliers, puis cessent totalement. L’acte de vente n’a jamais été signé. Pourtant, le couple continue d’occuper la maison, sans titre ni loyer.
À voirChèque énergie : vigilance accrue, les arnaques explosent avant le lancement de la campagne« Ils semblaient très pressés. Ils m’ont dit qu’ils avaient déjà donné leur préavis de leur ancien logement. J’ai voulu les dépanner », regrette-t-il.
« Ils ont commencé à chipoter un peu sur quelques détails. Lors de notre dernier rendez-vous chez le notaire, les fonds n’avaient pas encore été versés pour acter la vente. Ils trouvaient des excuses pour dire que ça n’allait pas tarder ».
«J’ai retrouvé leur ancienne maison, toute délabrée(…) Ils seraient partis avant que l’huissier ne débarque, en saccageant toute la maison ».
Christophe découvre plus tard que les squatteurs n’étaient pas à leur première tentative : ils auraient abandonné leur ancien logement en mauvais état, après plusieurs loyers impayés, et il s’avère qu’ils auraient déjà reproduit « ça dans une autre maison avant. Si ça trouve, il y en a eu d’autres… ».
Face à l’impasse, il tente une approche amiable, puis judiciaire. Aidé d’un huissier, il réclame les sommes dues, sans succès. Et pour « l’état de la maison… Au début, ce n’était pas comme ça. Mais là, c’est très très sale, avec des déchets partout », déplore-t-il.
« Ça coince financièrement pour m’en sortir »
La maire de Saint-Vran, Évelyne Gaspaillard, informée de la situation, précise que la mairie ne peut pas intervenir : « Ce sont des histoires entre privés. À part les inviter à prendre un avocat, nous ne pouvons pas intervenir. »
À voirRappel de ratatouille Carrefour dans toute la France : attention à une possible présence de verreUne plainte pour « occupation illégale » a été déposée à la gendarmerie. Une procédure judiciaire est en cours à Saint-Brieuc. Christophe espère obtenir une expulsion par le préfet, une fois la décision de justice rendue.
« Je suis propriétaire de ma maison et d’une autre en Normandie. Aujourd’hui, ça coince financièrement pour m’en sortir. Je ne veux pas risquer de perdre mes biens à cause de personnes comme ça », conclut l’homme de 54 ans.
