Frais kilométriques bloqués : 800 enseignants obligés de payer leurs déplacements eux-mêmes, jusqu’à 500 € par mois

En Seine-et-Marne, 800 enseignants paient eux-mêmes leurs frais de déplacement, parfois 500 € mensuels, faute de budget disponible.

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En Seine-et-Marne, près de 800 enseignants, titulaires et contractuels, vivent une situation financière délicate. Depuis le début de l’été, l’Éducation nationale a annoncé qu’il n’y aurait plus de budget pour rembourser leurs frais kilométriques avant début 2026. Concrètement, ces professeurs doivent désormais avancer chaque mois entre 200 et 500 € pour se rendre dans leurs écoles, parfois situées à plusieurs dizaines de kilomètres de leur domicile.

Pourquoi les remboursements sont-ils suspendus jusqu’en 2026 ?

Selon la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN), la suspension des paiements est due à des «contraintes budgétaires nationales».

Dans un SMS adressé aux enseignants concernés, elle précise que les frais « seraient indemnisés lorsque nous aurons les crédits disponibles ». Mais ces crédits ne seront débloqués qu’après le vote du budget annuel, prévu début 2026.

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D’ici là, les enseignants doivent avancer leurs frais eux-mêmes, ce qui représente pour beaucoup l’équivalent d’une demi-paie chaque mois.

En Seine-et-Marne, le plus grand département d’Île-de-France, les distances sont importantes et les déplacements quotidiens souvent inévitables.

« Désormais, ma note de défraiement s’élève à plus de 1 000 €, soit un mois de salaire amputé », confie Louise, contractuelle depuis plusieurs années dans Le Parisien.

Une situation qui s’est dégradée depuis avril

Avant avril, les notes de frais étaient remboursées sous deux semaines. Puis, les paiements ont commencé à prendre du retard, jusqu’à ce que plus aucun remboursement ne soit effectué. Aujourd’hui, de nombreux enseignants cumulent des ardoises de plusieurs centaines d’euros.

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Certains en viennent à sacrifier des dépenses essentielles, comme l’entretien de leur voiture, pourtant indispensable pour assurer leurs déplacements.

La DSDEN conseille de privilégier le distanciel pour les réunions et formations, mais cette solution reste impossible pour les enseignants remplaçants : sans eux sur place, les élèves se retrouvent sans professeurs.

Un problème local, mais qui pourrait s’étendre

En Seine-et-Marne, Julien Marjault, secrétaire général de la CGT Éduc’action 77, dénonce une situation « inacceptable » et voit dans la grève du 18 septembre l’occasion de faire pression sur l’État.

Cette nouvelle mobilisation s’inscrit dans un contexte national de restrictions budgétaires, avec des coupes annoncées sur plusieurs prestations sociales et le gel des salaires de la fonction publique.

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Les enseignants de Seine-et-Marne craignent que ce problème ne devienne national si les budgets ne sont pas revus à la hausse. En attendant, ceux-ci devront continuer à payer leurs déplacements de leur poche, dans l’espoir d’un remboursement début 2026. Une attente longue et coûteuse, qui met à rude épreuve la motivation et la stabilité financière du corps enseignant.


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