Encadrement des loyers : un propriétaire condamné à rembourser 12.000 € à son locataire pour non-respect du dispositif

Loyers abusifs à Lyon : un bailleur doit restituer 12.000 € après avoir dépassé le plafond légal.

Afficher les titres Masquer les titres

Pour la première fois à Lyon, la justice a condamné un propriétaire à rembourser plusieurs milliers d’euros à ses locataires pour non-respect de l’encadrement des loyers. Ce dispositif, en vigueur depuis novembre 2021 à Lyon et Villeurbanne, impose un loyer de référence à ne pas dépasser, sauf exception.

« Une décision de justice historique »

Fabien, colocataire dans un appartement à Villeurbanne, payait 600 € par mois pour une chambre. Après vérification sur le site de la métropole, il a découvert que le plafond légal ne devait pas dépasser 383 € par locataire.

Après avoir demandé un remboursement au propriétaire sans obtenir de réponse, il a décidé de saisir la justice avec l’aide de la Confédération syndicale des familles (CSF).

À voirPouvoir d’achat : les Français redoutent une dégradation de leurs finances dans l’année à venir

Le tribunal judiciaire de Lyon a tranché : le bailleur a été condamné à restituer la totalité du trop-perçu, soit plus de 4.000 € pour deux colocataires. « Cette décision de justice historique doit donner encore plus de confiance aux locataires pour contester à chaque fois que leur loyer dépasse le plafond de l’encadrement », s’est félicitée la CSF.

« Évidemment que je vais rembourser. J’ai eu tort. »

Toujours à Villeurbanne, un bailleur via une Société civile immobilière (SCI), a lui aussi été dénoncé par un de ses locataires à la Direction départementale des territoires (DDT).

Dans un courrier officiel, il a été sommé de rembourser quatre années de trop-perçu, soit 12.000 €, dans un délai de deux mois, sous peine d’une amende de 15.000 €.

« On me demande de refaire les baux, de verser 12.000 € et on me menace d’une amende de 15.000 € si je ne paye pas tout de suite », explique-t-il, dépité. Incapable de rassembler une telle somme, il confie : « Évidemment que je vais rembourser. J’ai eu tort. J’aimerais juste quelques mois afin de trouver une solution qui puisse être la moins dommageable possible pour tout le monde. »

À voirAttention : l’administration refuse désormais votre avis d’imposition pour cette procédure

Le propriétaire possède un appartement de 74 m² en colocation, loué depuis six ans. Chaque colocataire versait 380 € hors charges, soit 450 € avec charges, alors que le plafond légal fixé par l’encadrement des loyers n’autorisait pas plus de 243,20 € hors charges (313 € charges comprises).

L’amende encourue est d’autant plus élevée que les biens sont gérés via une SCI. En effet, la sanction maximale est de 15.000 € pour une personne morale, contre 5.000 € pour un particulier.

« Mon plan de carrière m’oblige à travailler jusqu’à 70 ans et demi. L’immobilier, c’est pour moi un moyen de compléter mes revenus et de sécuriser l’avenir de mes deux enfants », regrette-t-il.

Un dispositif qui produit ses effets

Depuis son entrée en vigueur, l’encadrement des loyers a déjà permis la restitution de plus de 200.000 € à des locataires lyonnais, rapporte Le Figaro. « Le taux de non-conformité des annonces », encore élevé en 2022 (36 %), est passé à 29 % en 2024. Ces chiffres traduisent un meilleur respect du dispositif, même si les contentieux se multiplient.

À voirFromage : pourquoi les Français en jettent autant et l’astuce infaillible pour éviter le gâchis

« Le pire, c’est que mes appartements sont bien équipés et que j’aurais pu faire mettre en place un complément de loyer pour retomber sur mes pattes, reconnaît le bailleur. Il y a un lave-linge, une télévision ». Malheureusement pour lui, l’aventure s’arrête là. Il assure qu’il renonce désormais à tout projet d’investissement locatif.


Faites passer le mot en partageant !



Clic Anoo est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :