Droits et impôts 2025 : tout savoir sur la réserve héréditaire en droit français

Réserve héréditaire 2025 : mode d’emploi des parts légales et abattements.

Afficher les titres Masquer les titres

La réserve héréditaire est un mécanisme légal qui garantit aux héritiers dits « réservataires » – principalement les enfants et, à défaut, le conjoint survivant – une part minimale du patrimoine du défunt, empêchant ainsi toute exclusion totale de ces ayants droit. En 2025, voici ce qu’il faut retenir sur vos droits et les conséquences fiscales.

1. Qui sont les héritiers réservataires ?

Comme souligné sur le site du Service Public,« une fraction du patrimoine du défunt revient obligatoirement à des descendants » : c’est ce qu’on appelle « réserve héréditaire ».

Les enfants (légitimes, naturels ou adoptés) sont prioritaires. Le conjoint survivant bénéficie d’une réserve si le défunt n’a pas laissé de descendant. Les ascendants (parents, grands-parents) et les frères-sœurs ne font pas partie des réservataires en droit français.

2. Comment se calcule la part réservée ?

La loi répartit le patrimoine en deux parts. D’une part, la réserve héréditaire, inaliénable et strictement attribuée aux réservataires et d’autre part, la quotité disponible, que le testateur peut léguer librement à qui il souhaite.

 Tableau – Réserve héréditaire et quotité disponible

Nombre d’enfants

Réserve héréditaire

Quotité disponible

Aucun enfant

Défunt marié

1/4 (conjoint)

3/4

Défunt non marié

Aucune

Tout

1

1/2

1/2

2

2/3

1/3

3 ou plus

3/4

1/4

 

À voirPouvoir d’achat : les Français redoutent une dégradation de leurs finances dans l’année à venir

Source : service-public.fr

En l’absence d’enfants, le conjoint survivant reçoit au moins ¼ de la succession, le reste constituant la quotité disponible.

3. Cas particulier : conjoint & descendants

Si le défunt veut favoriser son conjoint tout en laissant des enfants, il peut transmettre la quotité disponible au conjoint, ou lui attribuer l’usufruit total de la succession, ou encore l’usufruit de ¾ et ¼ en pleine propriété. Ces choix préservent la réserve des enfants tout en garantissant une protection renforcée au conjoint.

4. Fiscalité : abattements et exonérations

Chaque enfant bénéficie d’un abattement de 100 000 € sur sa part, renouvelable tous les 15 ans (article 779 CGI). Seuls les montants excédant cette somme sont taxés, selon un barème progressif allant jusqu’à 45 %. Le conjoint survivant est exonéré de droits de succession, quelle que soit la valeur héritée.

Les tiers étrangers à la famille supportent, quant à eux, un abattement réduit (1 594 €) et des taux pouvant atteindre 60 %, ce qui rend les legs hors cercle familial très coûteux.

5. Protéger sa réserve : l’action en réduction

Si un héritier réservataire est lésé (donations excessives ou legs hors réserve), il peut lancer une action en réduction dans un délai de 5 ans après l’ouverture de la succession, ou 2 ans à compter du jour où il découvre l’atteinte.

À voirAttention : l’administration refuse désormais votre avis d’imposition pour cette procédure

Le notaire reconstitue alors l’actif successoral, inclut les donations réalisées de son vivant et peut réclamer, en valeur, le remboursement d’une partie des libéralités pour reconstituer la réserve.

Pour éviter tout litige, pensez à planifier vos donations en veillant à toujours laisser la part minimale légale aux réservataires. Désignez si besoin un exécuteur testamentaire pour veiller au respect de vos volontés. Consultez un notaire pour adapter votre volonté aux évolutions familiales (familles recomposées, adoption, etc.)


Faites passer le mot en partageant !



Clic Anoo est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :