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Vous mangez des œufs presque tous les jours et vous vous demandez si c’est sans risque ? Entre contaminations bactériennes comme la salmonelle et polluants persistants tels que les PFAS ou les dioxines, la question mérite d’être posée. N’est-il pas prudent de limiter les œufs dans son alimentation de tous les jours ? Décryptage.
Les risques liés à la salmonelle
Chaque année, plusieurs millions d’œufs sont rappelés en France pour suspicion de contamination à la salmonelle. Cette bactérie, responsable de la salmonellose, peut provoquer des diarrhées sévères et une forte déshydratation.
De plus, explique à 60 Millions de consommateurs, Matthieu Revest, infectiologue au CHU de Rennes, « Il ne faut pas beaucoup de bactéries pour être malade. »
À voirFrais kilométriques bloqués : 800 enseignants obligés de payer leurs déplacements eux-mêmes, jusqu’à 500 € par mois« Pour les Tiac associées à une salmonelle, la principale source de contamination est les œufs et les ovoproduits. »,rappelle, pour sa part, Marianne Chemaly, directrice scientifique à l’Anses.
Les cas les plus graves concernent surtout les personnes âgées, les enfants ou les personnes immunodéprimées. Ces dernières regroupent « Celles vivant avec le VIH, souffrant de maladies inflammatoires du tube digestif ou qui prennent des médicaments contre l’acidité gastrique, et celles atteintes de drépanocytose(…) Elles peuvent faire des septicémies et des infections de la rate, des os, ou du système nerveux », détaille Matthieu Revest.
« Mais, la plupart du temps, ce n’est pas grave, rassure-t-il en faisant allusion à la majorité de la population. La diarrhée s’arrête toute seule. » Le risque reste faible mais il existe, notamment avec les œufs crus ou mal cuits.
À voirAlerte Conso : des oranges à jus vendues partout en France rappelées pour excès de pesticidesPensez ainsi à bien conserver les œufs au réfrigérateur, ne pas consommer ceux qui sont fêlés et privilégier les plus frais pour les préparations crues comme la mayonnaise ou la mousse au chocolat.
Œufs maison : attention aux poulaillers domestiques
Si vous avez des poules dans votre jardin, le risque peut être plus élevé, car il n’y a pas de contrôles systématiques. « Le risque de contamination est plus important, car le statut des poules n’est pas connu », ajoute Marianne Chemal. Pour consommer les œufs crus ( dans les préparations comme la mayonnaise ou la mousse au chocolat, NDLR), il faut alors qu’ils soient fraîchement pondus. Sinon, il faut les conserver au réfrigérateur et les manger bien cuits. Et se laver les mains après avoir touché les coquilles », recommande l’experte.
Les polluants invisibles : PFAS et dioxines
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la coquille n’est pas une barrière contre les polluants chimiques. Des études récentes ont montré la présence de PFAS (les fameux « polluants éternels ») dans près de 40 % des œufs analysés en Europe. Ces substances sont liées à des risques de cancers ou de troubles de la fertilité.
Un adulte qui mange en moyenne quatre œufs par semaine peut dépasser la dose hebdomadaire tolérable fixée par l’Autorité européenne de sécurité alimentaire. Chez les enfants, le seuil est atteint encore plus vite : deux œufs peuvent suffire à dépasser la limite, met en garde 60 Millions de consommateurs.
À cela s’ajoutent les dioxines et PCB, retrouvés dans les œufs issus de poulaillers domestiques proches d’incinérateurs ou de zones polluées. Une étude menée en Île-de-France a montré des niveaux dépassant largement les normes.
Faut-il arrêter de manger des œufs ?
La réponse est non, mais il faut « diversifier son alimentation », conseille Khalil Hanna, professeur à l’École nationale supérieure de chimie de Rennes. « L’œuf est ici un symbole de la pollution atmosphérique, qui contamine la couche superficielle du sol, puis les poules lorsqu’elles picorent. À l’échelle individuelle, c’est la meilleure façon de se protéger », poursuit le chercheur.
À voirRappel de tortillas chez Carrefour et Intermarché pour une suspicion de risque de botulisme alimentaireLes œufs ne sont donc pas à bannir, mais il est préférable de ne pas en consommer quotidiennement et de varier ses sources alimentaires.
