L’UE annonce un plan pour limiter l’eau utilisée en France et réduire la consommation

L’UE va limiter la consommation d’eau en France : un plan européen pour 2030 se prépare.

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Face aux pénuries d’eau qui s’aggravent partout en Europe, l’Union européenne dévoile une nouvelle stratégie pour préserver cette ressource. Objectif : réduire de 10 % la consommation d’eau d’ici à 2030, en ciblant des secteurs clés comme l’industrie, l’agriculture et les infrastructures. La France, particulièrement concernée, devra adapter ses usages pour éviter une crise hydrique incontrôlable.

Un plan européen pour préserver l’eau en France et en Europe

Il s’agit d’une grande première ! Dans le cadre de sa « stratégie pour la résilience de l’eau », la Commission européenne appelle à préserver cette ressource vitale, aussi bien pour l’économie que pour l’environnement. Les États membres de l’UE, dont la France, sont exhortés à « réduire leur consommation d’eau d’au moins 10 % d’ici à 2030».

L’Union européenne étant devenue « le continent qui se réchauffe le plus rapidement », Bruxelles veut pouvoir « accélérer la transition vers une gestion durable de l’eau ». Il est plus que jamais nécessaire de mettre en place « des solutions innovantes ». Cela regarde autant les États comme les entreprises.

Et pour cause, explique l’exécutif européen, « nous ne pouvons plus tenir l’eau pour acquise ». En effet, rapporte le journal économique Les Echos, « le nombre d’Européens touchés par la pénurie d’eau a presque doublé au cours des dix dernières années. Chaque année, met en garde Jessika Roswall, commissaire européenne à l’Environnement, 30 % des terres européennes y font face ».

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Aussi, estime-t-elle, « qu’il y en ait trop peu, trop, ou qu’elle soit trop polluée, l’insécurité hydrique figure désormais parmi les principaux risques pour l’économie de la zone euro ».

Des secteurs ciblés pour réduire la consommation

Les chiffres sont inquiétants. Rien qu’« en 2022, les sécheresses ont causé des pertes d’environ 40 milliards d’euros »… Un cas de figure très exceptionnel. De 1980 à 2023, les inondations ont engendré des pertes allant jusqu’à 325 milliards d’euros.

Pour y remédier, Bruxelles souhaite «  développer une méthodologie commune » avec les Vingt-Sept, reposant sur chaque caractéristique territoriale. « La consommation d’eau de certains secteurs industriels » sera principalement visé, à savoir ceux impliqués dans « la production de batteries, les semi-conducteurs, l’hydrogène, les micropuces et les centres de données ».

Ces data centers « consomment de grands volumes d’eau souvent ultra-pure ». Des « normes minimales de performance incluant la consommation d’eau » seront établies.

Une « attention particulière doit être placée sur l’évaluation et, dans la mesure du possible, la limitation des besoins en eau qui accompagnent la transformation industrielle, propre et numérique », ajoute la Commission.

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Les grands acteurs industriels devront non seulement diminuer « progressivement la demande en eau », « améliorer l’efficacité hydrique » mais aussi « augmenter la réutilisation de l’eau dans les processus de production ».

Pour le secteur agricole, Bruxelles indique vouloir « mobiliser la Politique agricole commune » afin de favoriser le recours à des systèmes économes en eau et à la réutilisation des eaux usées traitées « tout en réduisant (au passage) la pollution par les nutriments et les pesticides ».

En France, où l’agriculture et l’industrie sont particulièrement dépendantes de l’eau, ces mesures devraient entraîner un changement profond des usages. Les collectivités seront très certainement contraintes à moderniser les infrastructures.

Justement de ce côté-là, les fuites dans les réseaux nationaux oscillent entre « 8 % à 57 % selon les pays » ! La question de pollution des eaux européenne n’a pas été évoquée. Le ton porte uniquement sur un partenariat public-privé cherchant à « nettoyer la pollution causée par les PFAS et d’autres produits chimiques ».

Des investissements massifs pour l’efficacité hydrique

Il y a urgence car « la demande mondiale en eau dépassera de 40 % les ressources disponibles en 2030 ». Un « accélérateur d’investissement pour la résilience de l’eau » pour 20 projets pilotes innovants sera lancé.

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« Sans investissements publics et privés supplémentaires significatifs dans toutes les étapes de la gestion de l’eau, les progrès vers la résilience hydrique seront trop lents ou manqueront d’impact significatif », souligne la Commission.

La Banque européenne d’investissement propose, quant à elle, « plus de 15 milliards d’euros de financement pour 2025-2027 en vue de stimuler les prêts » dédiés aux investissements dans le secteur de l’eau. L’objectif affiché : encourager à grande échelle toute initiative permettant de réduire la consommation d’eau en France et en Europe.

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« Soyons clairs, il s’agit d’un objectif qui n’est pas contraignant », assure toutefois Jessika Roswall en faisant allusion à et effort de «-10 % d’ici à 2030 ».


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