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« Avec le dérèglement climatique, les canicules arrivent beaucoup plus tôt et sont beaucoup plus intenses et fréquentes. On est en train de passer d’une logique d’incitation à une logique d’obligation patronale pour pouvoir être dans la prévention du risque chaleur », a expliqué la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet sur RMC, au micro d’Apolline Matin, en évoquant les nouvelles règles contre la chaleur au travail.
La chaleur, un risque désormais reconnu comme professionnel
« Il faut adapter le monde du travail », déclare Astrid Panosyan-Bouvet, Ministre chargée du Travail et de l’Emploi. Et il y a de quoi quand on sait que la France fait face à des températures caniculaires depuis plusieurs jours, touchant presque tout le territoire.
Dès ce 1er juillet 2025, un nouveau décret encadre strictement les obligations des employeurs face aux risques liés aux fortes chaleurs. L’objectif ? Renforcer la sécurité des salariés exposés aux cas de températures extrêmes, qu’ils exercent en extérieur ou dans des locaux mal ventilés.
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Le décret n°2025-482, entré en vigueur ce 1er juillet, fait de la chaleur un risque professionnel à part entière, obligeant les entreprises à adapter leur organisation.
Qu’est-ce qui va changer à partir de ce 1er juillet ?
Le texte prévoit une gradation des mesures à mettre en œuvre selon les conditions météo (vigilance jaune, orange, rouge), le type d’activité et le niveau d’exposition.
Parmi les principales mesures imposées aux employeurs figurent l’obligation de fournir au moins 3 litres d’eau potable par jour et par salarié, en particulier lorsque l’accès à l’eau courante n’est pas garanti.
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L’organisation du temps de travail devra également être adaptée afin de limiter l’exposition à la chaleur. « Par exemple, quand on travaille dans le bâtiment, on peut commencer plus tôt ou instaurer des pauses », illustre Astrid Panosyan-Bouvet.
Les entreprises devront aussi mettre en place des moyens de protection adaptés, à savoir des « pare-soleils, ventilateurs, brumisateurs » ou encore des « équipements de protection individuelle » comme des « vêtements respirants« , pour « limiter les effets des fortes températures ».
À voirVers une suppression du chèque énergie ? L’UFC-Que Choisir s’inquiète de l’avenir de cette aide aux foyers modestesPour les postes compatibles, le télétravail devra être envisagé. Enfin, toutes ces mesures devront être intégrées dans le DUERP (Document unique d’évaluation des risques professionnels), désormais obligatoire.
Davantage de contrôles dès l’été 2025
Afin de garantir l’application de ces nouvelles règles, « l’inspection du travail va accentuer ses contrôles », notamment dans le BTP, l’agriculture ou la restauration. « L’inspection du travail a fait 1 500 contrôles pendant la période estivale l’an dernier et on va les renforcer cette année », insiste la ministre.
Ces métiers prioritaires
Maçons, couvreurs, éboueurs, paysans, mais aussi intervenants du spectacle de plein air ou enseignants en écoles non climatisées sont concernés. Le décret vise aussi bien les métiers en extérieur que ceux en locaux mal ventilés.
En cas de non-respect des règles
L’inspecteur du travail pourra mettre en demeure l’employeur « si les obligations ne sont pas respectées ». Si la sécurité ne peut être assurée, le recours à l’activité partielle est autorisé, voire l’arrêt temporaire de l’activité.