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Patrick Drahi peaufine une stratégie de bien huilée pour vendre SFR au meilleur prix. D’après les révélations de Bloomberg, confirmées par Les Échos, Altice France envisagerait de céder une participation majoritaire dans l’opérateur télécom. Cette « transaction pourrait valoriser l’opérateur mobile jusqu’à 30 milliards d’euros, dette comprise ». Dans le même temps, les syndicats ont appris que la société du milliardaire allait être placée sous procédure de sauvegarde accélérée. Les détails.
Patrick Drahi joue ses cartes pour vendre SFR à prix fort
La première étape clé de cette préparation consiste à entrer en procédure de sauvegarde accélérée, prévue dès juin 2025. Ce dispositif juridique permet à l’entreprise de renégocier sa dette tout en poursuivant normalement ses activités.
En effet, le groupe de Patrick Drahi accuse près de 24 milliards d’euros de dettes au troisième trimestre 2024. Pour y faire face, Altice a annoncé en février 2025 avoir conclu un accord avec la majorité de ses créanciers.
À voirTaxe foncière : 4 astuces pour faire baisser la note avant la date limite du 20 octobreCelui-ci prévoit une réduction de 8,6 milliards d’euros, ramenant le total de la dette à 15,5 milliards d’euros, en contrepartie de 45 % du capital du groupe. Malgré cette concession, Patrick Drahi conserve tout de même la direction d’Altice.
Des négociations déjà en cours avec plusieurs candidats
Parallèlement, Patrick Drahi a déjà approché plusieurs acquéreurs potentiels de l’opérateur téléphonique, selon Bloomberg. Parmi eux : Bouygues Telecom, Iliad (Free), Orange, mais aussi des acteurs internationaux comme Emirates Telecommunications (E&) et des fonds d’investissement.
La possibilité d’une vente par appartements n’est pas à exclure. SFR pourrait effectivement être cédé en plusieurs blocs : d’un côté, les 19 millions d’abonnés mobiles, de l’autre, les 6 millions d’abonnés fixes, voire une cession distincte de l’activité entreprise. Cette approche viserait à séduire différents types d’acheteurs, en maximisant la valeur de chaque segment. Orange, par exemple, serait intéressé uniquement par la branche Entreprises, tandis que Free et Bouygues lorgnent sur la base d’abonnés mobile. Grâce à ces manœuvres, la valorisation de l’opérateur au carré rouge pourrait atteindre jusqu’à 30 milliards d’euros, dette incluse. C’est le prix que vise Drahi en optimisant la structure financière, en activant la concurrence entre repreneurs et en segmentant intelligemment les actifs. Il ne reste plus qu’à attendre le jugement du tribunal de commerce pour lancer la procédure de sauvegarde. La vente pourrait être finalisée avant la fin de l’année 2025, mais tout dépendra de l’autorisation des autorités de la concurrence, notamment en cas de rachat par un acteur français de renom.Une valorisation potentielle à 30 milliards d’euros