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Chaque année, des centaines de milliers de propriétaires reçoivent leur avis de taxe foncière sans soupçonner une erreur cachée dans le calcul. Un paramètre méconnu pourrait effectivement entraîner une surévaluation de l’impôt pour près de 40 % d’entre eux. Et l’impact sur le budget n’est pas négligeable : il y en a qui parvient à obtenir jusqu’à 1 700 € de remboursement, simplement en corrigeant une erreur passée inaperçue.
Un coefficient clé souvent mal appliqué
C’est ce qu’a découvert Pierre Boulet, propriétaire de 25 logements, dont un en Indre-et-Loire. Sa taxe foncière lui semblait anormalement élevée. Après vérification, le businessman a compris que le problème venait d’un coefficient d’entretien mal attribué à son immeuble.
Ce dernier, censé refléter l’état réel du bien (de 0,8 pour très vétuste à 1,2 pour du neuf), avait été fixé au maximum, alors que l’immeuble était déjà fissuré et visiblement dégradé. Voilà qui a gonflé sa base de calcul, augmentant ainsi sa note à payer.
Accompagné d’un avocat fiscaliste, Pierre a engagé une procédure… et a obtenu gain de cause. Sur quatre ans, il a réussi à récupérer 1 700 €, soit 20 % de réduction sur sa taxe foncière. Une erreur d’évaluation qui, selon les spécialistes, pourrait concerner jusqu’à 40 % des propriétaires.
Des paramètres sujets à erreur
Force est de constater que le calcul de la taxe foncière repose sur des données très anciennes. « Cette imposition est évaluée à partir de la valeur locative cadastrale établie grâce à des relevés effectués en 1980 », explique David Dricourt, expert fiscal et fondateur du cabinet Fiscallia, spécialiste depuis plus de 20 ans en optimisation fiscale. Cette base obsolète ne reflète plus la réalité du marché ni l’état réel des biens.
À voirAssurance vie : « Dois-je payer des impôts si je transfère mon contrat à mon enfant ?»D’autres sources d’erreurs persistent : mauvaises attributions cadastrales, lots mal identifiés (doublement d’un parking, cave inexistante facturée…), déclarations erronées de surface, ou encore modifications non signalées après des travaux. Tout cela peut conduire à une surimposition injustifiée.
« Lors d’une extension, les ménages déclarent la surface totale obtenue, sans distinguer l’existant du rajout, ce qui provoque une double imposition sur la partie non transformée », illustre l’expert.
Jusqu’à 6 ans de remboursement possibles
En cas de doute, les contribuables ont la possibilité de contester leur impôt foncier. Et ils ont intérêt à agir vite : le délai court jusqu’au 31 décembre pour contester l’avis d’imposition de l’année précédente.
La procédure consiste à adresser une réclamation écrite avec justificatifs (photos, acte de propriété, relevé topographique) à son centre des impôts fonciers.
À voirLivret A, LDDS, LEP et assurance vie : combien rapporte votre argent en septembre 2025 — le baromètre des tauxMieux encore : si la réclamation est acceptée, elle peut donner droit à un remboursement sur les six dernières années. En 2022, près de 500 000 réclamations ont été déposées, pour 1,9 milliard d’euros de dégrèvements accordés.
Pourtant, de nombreux propriétaires ignorent qu’ils peuvent exercer ce droit. Or, selon David Dricourt, dans 50 % des dossiers analysés, une erreur entraînant une « surimposition » est détecté… Avec un écart pouvant aller jusqu’à 20 % du montant de la taxation ».