Le dollar tombe à 58 % dans les réserves de change mondiales : l’or s’impose, l’euro décroche

Pourquoi l’euro ne profite pas du recul du dollar ?

Afficher les titres Masquer les titres

Le dollar américain voit sa position dominante sur les réserves de change mondiales aller en déclinant. En 2024, précise un rapport de la Banque centrale européenne, sa part est tombée à 58 %, contre 68 % il y a dix ans. Si cette baisse révèle un désengagement progressif des banques centrales, ce n’est pourtant pas l’euro qui en bénéficie. C’est l’or, ainsi que d’autres monnaies comme le yen ou le dollar canadien, qui tirent leur épingle du jeu.

Pourquoi ce déclin progressif de la monnaie américaine ?

Selon toujours la Banque centrale européenne (BCE), cette dédollarisation s’explique particulièrement par la politique commerciale incertaine des États-Unis, qui incite les investisseurs à diversifier leurs actifs.

Depuis avril 2024, bon nombre des acteurs institutionnels ont effectivement réduit leurs avoirs en dollars, un mouvement accéléré par les tensions géopolitiques et le retour du protectionnisme américain.

À voirComment récupérer des centaines d’euros de taxe foncière grâce à ce mécanisme peu connu

Christine Lagarde, présidente de la BCE, voit dans cette tendance une opportunité pour l’euro. « Cet ordre mondial s’est avéré extrêmement bénéfique pour l’Union européenne (…) mais aujourd’hui, il est en train de se fracturer », déclarait-elle récemment lors d’une conférence par la Hertie School.

« Tout changement de l’ordre international qui entraînerait une baisse du commerce mondial ou une fragmentation en blocs économiques serait préjudiciable à l’économie européenne. », mettait-elle en garde. « Toutefois, ajoute la présidente de la BCE, ces évolutions pourraient ouvrir la voie à un rôle international accru pour l’euro ».

Le dollar s’effondre : l’or supplante l’euro dans les réserves de change

Pourtant, les chiffres semblent montrer une stagnation de la monnaie européenne. La part de l’euro dans les réserves de change reste bloquée sous les 20 %, loin derrière le billet vert. Pis, l’or est passé devant, avec désormais environ 20 % des réserves totales, grâce à une ruée des banques centrales : plus de 1 000 tonnes d’or ont été achetées en 2024, un record historique.

La BCE précise que « 2/3 des banques centrales ont investi dans l’or à des fins de diversification, tandis que 2/5 l’ont fait pour se protéger contre le risque géopolitique ».

À voirLe gouvernement serre la vis sur les crédits à la consommation, une nouvelle loi en préparation

Le FMI rappelle que l’euro frôlait les 30 % en 2010, mais n’a cessé de reculer depuis. Pourquoi l’euro reste-t-il à la traîne ? Plusieurs facteurs freinent son essor.

D’abord, l’infrastructure financière de la zone euro lui fait défaut, avec un marché de la dette fragmenté et un système bancaire insuffisamment intégré. Ensuite, l’Europe ne possède pas les capacités militaires et géopolitiquesnécessaires pour offrir aux investisseurs la stabilité stratégique que procure encore le dollar.

Les bénéfices potentiels d’un euro plus fort à l’échelle mondiale selon Christine Lagarde

Christine Lagarde reste toutefois optimiste : « Améliorer le rôle international de l’euro pourrait booster la demande européenne, protéger l’Europe contre des flux de capitaux plus volatils, et permettre à l’Europe de mieux contrôler son propre destin ».

Mais pour cela, l’Union européenne devra « renforcer son unité », moderniser ses infrastructures financières et « s’engager fermement en faveur du libre-échange »

À voirTaxe foncière : « pourquoi je n’ai rien reçu alors que mes voisins ont déjà leur avis 2025 ? »

En attendant, l’or et d’autres devises secondaires continuent de grappiller des parts de marché, au détriment des deux grandes monnaies occidentales.


Faites passer le mot en partageant !



Clic Anoo est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :