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Le FMI tire la sonnette d’alarme sur le dérapage des comptes publics en France. Dans son dernier rapport, l’institution internationale appelle à des mesures immédiates pour enrayer la dérive budgétaire. Si rien n’est fait, la dette risquerait de s’envoler davantage.
Une France «au pied du mur»
Des dépenses publiques «en roue libre» et une France «au pied du mur»… La situation est vraiment très préoccupante. Cela fait d’ailleurs des mois que la Cour des comptes appelle « à une action forte de la part des décideurs politiques » pour contenir la dette publique désormais hors de contrôle.
La dette française dépasse aujourd’hui « les 3 300 milliards d’euros, soit 113% du PIB», plaçant la France parmi l’un des pays les plus endettés de la zone euro. Pire encore, la charge de cette dette – c’est-à-dire les seuls intérêts à rembourser – atteint 67 milliards d’euros en 2025, un montant supérieur au budget de la Défense (59 milliards).
Si rien n’est fait, ces intérêts deviendront en 2026 le premier poste de dépenses publiques du pays, devançant peut-être l’enveloppe allouée à l’Éducation nationale (88 milliards).
« Risque de mise sous tutelle »
Le FMI souligne que la trajectoire actuelle est intenable. La France vit quasiment au-dessus de ses moyens depuis trop longtemps. «Des efforts budgétaires supplémentaires significatifs seront cruciaux», alertait il y a peu le Fonds Monétaire International, qui recommande la mise en place de mesures « significatives ».
À voirLe gouvernement serre la vis sur les crédits à la consommation, une nouvelle loi en préparationLe gouvernement français est actuellement sous pression. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, n’exclut même plus « une mise sous tutelle » budgétaire par des instances internationales ou européennes.
Dans les colonnes du JDD, la ministre a reconnu qu’en l’absence de choix clairs, « ce seront nos créanciers ou le FMI qui nous imposeront » leur feuille de route.
Les agences de notation confirment l’inquiétude ambiante. Le 30 mai, Standard & Poor’s a certes maintenu la note de la dette française à AA−(soit 16,5 sur 20), mais a conservé une perspective négative. Ce maintien ne doit pas faire illusion : toute nouvelle dégradation rendrait les emprunts de l’État plus coûteux.
La sonnette d’alarme est tirée, l’action ne peut plus attendre
À cela s’ajoute la situation inquiétante de la Sécurité sociale, dont le déficit est estimé à 15 milliards d’euros. La Cour des comptes parle d’un système « hors de contrôle ».
À voirTaxe foncière : « pourquoi je n’ai rien reçu alors que mes voisins ont déjà leur avis 2025 ? »Des mesures radicales sont proposées par les Sages de la rue Cambon : fin des exonérations de charges sur certaines primes, contrôle accru des retraites versées à l’étranger, ou encore réduction des avantages liés au cumul emploi-retraite.
Malgré ce contexte, la Commission européenne a récemment décidé de suspendre temporairement la procédure pour déficit excessif, saluant les engagements de la France pour revenir sous les 3 % de déficit d’ici 2029 (contre 5,8 % actuellement). Un répit fragile, tant les efforts à venir seront lourds.