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Un retraité alsacien vient de vivre le cauchemar que redoutent de nombreux épargnants. En pensant placer son argent dans une banque en ligne reconnue, il a perdu 539 000 euros, soit la totalité de ses économies. L’escroquerie ? Un site miroir, une arnaque de plus en plus répandue qui reproduit à l’identique le site officiel d’une banque ou d’un service financier pour duper les investisseurs.
Une fausse banque, un vrai drame financier
Tout commence en janvier 2023. Ce Strasbourgeois, à la recherche d’un placement sûr, reçoit un e-mail au nom de Trade Republic, une véritable banque allemande bien connue en Europe.
Tout donne l’air d’être crédible : documents officiels, brochures détaillées et même échanges téléphoniques avec un certain “Monsieur Andrieux”, qui se présente comme conseiller.
À voirCette faute peut forcer le propriétaire à payer les frais de remise en état du logement« J’ai été pris en main par un certain Monsieur Andrieux qui m’a présenté les produits et m’a dit, en bon père de famille, vous n’allez pas prendre de risque, vous allez placer dans de la SCPI, sur des centres commerciaux à Barcelone », raconte la victime.
Pour rassurer le retraité, l’arnaqueur lui propose d’investir dans des SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier). Après investigation, les biens proposés existent réellement… De quoi renforcer la confiance de l’épargnant.
Un site plus vrai que nature
Rassuré, le retraité ouvre illico un compte en ligne. Il reçoit des identifiants et accède à une plateforme parfaitement identique au vrai site de la banque. Les premiers virements apparaissent en temps réel, tout semble authentique. Mais au moment où il veut retirer une partie de son argent, tout bascule.
« C’est là qu’une ligne rouge s’est affichée : retrait refusé. J’ai dit qu’est-ce que c’est que ce bazar ? Et j’ai appelé et plus personne ne répondait à ce numéro. »
À voirRappel Conso : attention, ce miel bio vendu chez Carrefour, Leclerc et Auchan ne doit plus être consomméPeu après, les escrocs reviennent à la charge. Cette fois, ils lui expliquent que son conseiller aurait détourné des fonds et qu’il doit payer une taxe pour pouvoir récupérer son argent. Face à son refus, tout disparaît.
« Après là, évidemment, j’ai craqué. Mais comme je suis très philosophe dans la vie, j’ai dit bon, je ne vais pas commettre l’irréparable, ça n’a pas de sens, j’ai mon chien », confie-t-il, profondément marqué.
Une action collective pour obtenir justice
Pour avoir de l’aide, la victime contacte l’Autorité de contrôle des marchés financiers en Allemagne. Le verdict tombe : la banque existe bien, mais les adresses e-mail utilisées sont frauduleuses. Il a bien été piégé par un site miroir.
Désormais, ce retraité ne se bat pas seul. Il a rejoint une action collective avec d’autres épargnants qui ont subi la même escroquerie. Il poursuit également sa banque française, lui reprochant de ne pas avoir signalé les virements inhabituels.
Comment éviter une arnaque au site miroir ?
La chambre de consommation d’Alsace partage plusieurs conseils pour éviter ce type de fraude :
- Vérifier que l’URL du site contient bien “https” et un cadenas sécurisé.
- Ne jamais cliquer sur un lien reçu par e-mail ou SMS.
- Toujours contacter directement la banque ou l’organisme financier via ses numéros officiels.
- Se méfier des offres trop alléchantes ou urgentes.
La vigilance est donc de mise. Un simple clic sur un faux site peut suffire à engloutir des années d’économies, comme l’a vécu ce retraité qui, d’ailleurs, révèle n’avoir plus rien au micro d’ICI : « J’ai plus un rond. J’ai laissé là-dedans 539 000 euros. »
À voirPouvoir d’achat : « 10% des Français vivent à 20 euros près » — Alain Madelin émuAvant tout investissement, vérifiez toujours la source, et au moindre doute, contactez directement votre banque ou l’AMF pour confirmer la légitimité de l’offre. Mieux vaut passer quelques minutes à vérifier que des mois de procédures judiciaires à essayer de récupérer l’irréparable.