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Face aux canicules à répétition, à la sécheresse et aux risques d’incendies, de nombreux Français se tournent vers une région jusqu’alors sous-estimée : la Bretagne. Autrefois moquée pour son climat pluvieux, elle est aujourd’hui perçue comme un refuge climatique. Et ce changement d’image a un impact direct sur le marché immobilier local.
Une région épargnée par les extrêmes climatiques
Alors que la plupart des régions françaises subissent des hausses brutales de température, des incendies ou des inondations, la Bretagne affiche une certaine stabilité climatique. Selon Météo France, en août 2050, le thermomètre pourrait atteindre 40 °C à Paris contre seulement 32 °C à Brest. Une différence qui pèse lourd dans la balance pour les acheteurs en quête de fraîcheur estivale.
« Il nous arrive de rencontrer des personnes qui ne supportent plus la chaleur de leur région et qui envisagent la Bretagne pour gagner en qualité de vie« , confie auprès du Figaro Immobilier, Jérôme Lebrun, président de la FNAIM Bretagne.
Une tendance déjà bien amorcée
Le phénomène est loin d’être marginal. Chaque année, de plus en plus de Français, notamment des seniors, vendent leur bien dans le Sud ou le Sud-Ouest pour acheter en Bretagne.
« Il concerne surtout les seniors qui vendent leur résidence principale dans le Midi pour acquérir un bien, par exemple sur la Côte d’Émeraude », observe Pierre-Yves Chevalier, à la tête d’un réseau d’agences Maison Rouge.
À voirArnaque à l’assurance retraite : attention au faux email sur un « trop perçu » de votre pension !La ville de Brest attire également une clientèle nouvelle, notamment sur le marché des résidences secondaires : « Les retraités qui habitent dans le Var, dans le Pays Basque ou vers Toulouse nous sollicitent. Ils souhaitent quitter leur région, car les intempéries y sont trop violentes. Ils cherchent un pied-à-terre en Bretagne pour y passer une partie de l’année, souvent l’été« , révèle à son tour Thierry Madec, gérant de l’agence Argos Transactions à Brest.
Un eldorado… malgré quelques risques
Certes, la Bretagne est, elle aussi, exposée à certaines conséquences du réchauffement climatique, comme la montée du niveau de la mer. D’ici 2100, plusieurs zones du littoral breton, dont Brest, pourraient être partiellement submergées selon l’ONG Climate Central.
Mais pour l’instant, cela ne freine pas les projets immobiliers. « Ça ne constitue pas une source d’inquiétudes pour les acquéreurs », affirme Jérôme Lebrun. « Les acheteurs ne se projettent pas aussi loin« , renchérit Thierry Madec. « Les biens situés en front de mer continuent d’attirer, justement parce que les acheteurs peuvent avoir les pieds dans l’eau. »
Une perception qui pourrait néanmoins évoluer : « Depuis un an, certainement parce que les communes communiquent sur le sujet, je constate que les acquéreurs y sont de plus en plus sensibilisés« , nuance Madec.
Une attractivité qui rebat les cartes du marché immobilier
L’Agence européenne de l’environnement projette que la Bretagne pourrait devenir la région la plus peuplée de France d’ici les 30 prochaines années, en raison de ses atouts climatiques et fonciers. Côté prix : il faut savoir qu’en dix ans, le marché immobilier breton a bondi de plus de 50 %, avec une moyenne de 2 706 € le m² en 2024, selon MeilleursAgents.
À voirFaire garder ses enfants devient un luxe : découvrez les départements les plus touchés par la hausseMême si certaines zones littorales sont limitées par la loi Littoral ou la loi ZAN, la région dispose encore d’une réserve foncière suffisante pour absorber cette nouvelle demande.
« Dans les prochains mois, c’est certainement ce qui fera que le marché breton se stabilisera ou baissera moins que les autres« , estime Pierre-Yves Chevalier.
