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Une étude révèle la présence de substances toxiques, dont des hydrocarbures et phtalates, dans 22 huiles d’olive vendues en France, bio incluses.
Huile d’olive : 22 marques analysées, des contaminations révélées – comment bien choisir ?
C’est l’huile santé par excellence ! Pas étonnant donc que même avec une fourchette de prix allant « de 10 à 60 € le litre, l’huile d’olive conserve sa place dans l’assiette des Français ». Il est important de bien choisir la marque d’huile à consommer. Parce que oui, elles ne se valent pas toutes.
En passant au crible « 22 huiles d’olive vierge extra, conventionnelles et bio, vendues en grandes surfaces, excepté une huile française « premium », les experts de 60 Millions de consommateurs ont mis en évidence la présence quasi systématique de plastifiants, notamment des phtalates.
Des plastifiants et hydrocarbures dans nos huiles
Ces substances, provenant généralement des matériaux de stockage ou de transport (cuves, tuyaux, bâches), sont suspectées d’agir comme perturbateurs endocriniens, voire comme substances reprotoxiques. Parmi elles, le DEHP, classé comme perturbateur avéré par l’Agence européenne des produits chimiques, a été retrouvé dans plusieurs références.
Deux huiles se démarquent négativement par une forte teneur en cette molécule : Carapelli bio : 4,8 mg/kg et Terra Delyssa (100 % Tunisie) : 3,5 mg/kg.
À voirPouvoir d’achat : les Français redoutent une dégradation de leurs finances dans l’année à venir« Cela reste toutefois des teneurs encore acceptables, explique Franck Dejean, responsable du Département analyse & expertise de l’lnstitut des corps gras et produits apparentés (Iterg) sachant qu’il y a quelques années, elles pouvaient atteindre de 20 à 30 mg/kg. Les phtalates se retrouvent surtout dans les huiles vierges “à goût” comme celles d’olive ou de noix, souvent produites dans des petites structures n’ayant pas toujours les moyens de changer leur matériel. », précise-t-il auprès du magazine.
En comparaison, seule la Puget (origine France) s’en sort honorablement, avec un unique plastifiant détecté (DEHT) en faible quantité (0,2 mg/kg).
Un autre contaminant détecté : les hydrocarbures
Les huiles analysées présentent également des résidus d’hydrocarbures saturés et aromatiques (MOSH et MOAH). Ces composés, potentiellement cancérogènes, issus — pour cette fois — des procédés industriels ou de la pollution environnementale.
Même si les quantités sont inférieures aux limites autorisées, leur présence reste préoccupante, notamment dans des produits aussi courants.
« Toutes les références contiennent au moins l’un des deux contaminants. Les MOSH dans les huiles Carapelli et Monini mais surtout dans l’huile Eco+. Quant aux MOAH, la plus souillée est encore la référence Eco+ : 10 mg/kg, 5 fois plus que la limite acceptable (2 mg/kg) par l’Union européenne ! Loin derrière, sept produits approchent ou dépassent légèrement le seuil, comme Carapelli, Monini et Carrefour bio », épingle 60 Millions de consommateurs.
À voirAttention : l’administration refuse désormais votre avis d’imposition pour cette procédure« Bon point pour les huiles Terra Delyssa, Costa d’Oro et Leos, exemptes de MOAH ».
Oxydation et qualité nutritionnelle
Si l’ensemble des huiles respecte les seuils réglementaires en matière d’acidité (inférieure à 0,8 %), certaines affichent un indice de peroxyde élevé, signe d’une oxydation avancée.
Les huiles Tramier, Émile Noël, Monoprix et Cauvin sont particulièrement concernées. Ces dernières ont obtenu « l’attribut rance ».
« Le goût « moisi/ humidité/terre » concerne Lesieur, Terra Delyssa et Eco+. L’huile Primadonna, a été jugée « chômée », peut-être à cause d’un stockage des olives mal isolées de la chaleur », révèle l’étude. « Quoi qu’il en soit, ces défauts ne devraient pas se retrouver dans des huiles avec appellation « vierge extra ».
À voirFromage : pourquoi les Français en jettent autant et l’astuce infaillible pour éviter le gâchisMême les produits bio ne sont pas exempts de polluants. Le label ne garantit pas l’absence totale de contamination si le circuit de production utilise des matériaux anciens ou non conformes. Pour une huile d’olive de qualité, renseignez-vous bien avant d’acheter – votre santé en dépend.
