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Un simple cabanon de jardin vendu par l’enseigne néerlandaise Action pourrait-il vraiment être interdit dans certaines communes françaises ? C’est en tout cas ce que certaines publications sur les réseaux sociaux laissent entendre. À en croire certains articles, plusieurs mairies envisageraient de bannir ce produit en raison de son apparence ou de son non-respect supposé des règles d’urbanisme. Mais qu’en est-il réellement ? S’agit-il d’une véritable polémique… ou d’une énième rumeur exagérée ? Voici ce que nous avons vérifié.
Une enseigne en « hypercroissance »
L’enseigne Action ne cesse d’étonner. En pleine crise du pouvoir d’achat, elle reste la préférée des Français et multiplie les ouvertures à un rythme effréné. Mais alors que sa notoriété explose, une étrange polémique surgit autour d’un simple cabanon de jardin.
Le discounteur néerlandais affiche des résultats hors normes. En 2024, indique Le Monde, « plus de 18 millions de clients arpentaient chaque semaine »les rayons de ses 2 918 magasins répartis dans 12 pays, dont 859 en France.
Depuis une vingtaine d’années, Action enregistre « une croissance moyenne annuelle de ses ventes de 24 % », un rythme quasi inédit dans le secteur de la grande distribution.
À voirArnaque : pompiers, mairie, associations… Méfiez-vous des faux vendeurs de calendriers à domicileEt cette dynamique ne ralentit pas : 352 nouveaux points de vente ont ouvert en 2024, avec encore l’ambition d’« ouvrir un magasin par jour en Europe ».
Cette stratégie paie, en particulier dans l’Hexagone, où « Action reste pour la troisième année consécutive l’enseigne préférée des Français tous secteurs confondus », selon l’étude EY Parthenon publiée début avril 2025. Un record absolu avec un taux de fans de 48,8 %.
Le secret de l’enseigne coqueluche des Français
« Action illustre la réussite avec une offre centrée sur des prix très bas, mais aussi et surtout sur une expérience d’achat jugée parmi les plus efficaces et agréables (petits plaisirs, chasse au trésor)« , analysent Guy-Noël Chatelin et Frédéric Fessart, associés EY-Parthenon et auteurs de l’étude.
Cet engouement s’explique également par le renouvellement constant de l’assortiment. Action a su conquérir dans un contexte où 84 % des ménages déclarent avoir modifié leurs comportements d’achat, selon la même étude.
Une fake news sur un cabanon qui en dit long
Mais avec le succès viennent aussi les critiques… et parfois les fausses polémiques. Dernière en date : une affaire montée de toutes pièces autour d’un prétendu cabanon vendu par Action, accusé de défigurer le paysage urbain.
Tout serait parti d’un article diffusé par le site farmitoo.com, relayant des témoignages acerbes à l’encontre d’un abri de jardin à bas prix. Certains riverains, comme Martine, habitante de Viroflay (Yvelines), se disent choqués : « Ce cabanon peut sembler utile, mais il jure avec l’harmonie architecturale de notre ville. »
À voirPouvoir d’achat : les Français redoutent une dégradation de leurs finances dans l’année à venirD’autres clients comme Julien, à Saint-Maur (Val-de-Marne), confient avoir fait l’objet de remarques de la part du voisinage ou de la municipalité, au point de regretter leur achat : « Je ne pensais pas que ça poserait autant de problèmes… »
Problème : il est très difficile de retrouver ce fameux cabanon sur le site d’Action. Aucun visuel officiel, aucune fiche produit récente… Et pour cause : plusieurs médias pointent une absence totale de preuve de la mise en vente de cet article par l’enseigne.
De plus, aucune mairie n’a publié d’arrêté interdisant ce soi-disant cabanon qui fait polémique. Après consultation de plusieurs sites de collectivités locales, aucune trace de plainte officielle n’a été trouvée.
Une fake news ? Il y a tout lieu de le croire. Le site Farmitoo, à l’origine de cette rumeur, s’est illustré ces derniers jours par la diffusion de contenus douteux voire inventés.
À voirAttention : l’administration refuse désormais votre avis d’imposition pour cette procédureIl est important de rester vigilant face à la désinformation. Car au fond, ce n’est pas un cabanon qui déplaît… mais le succès d’un modèle qui dérange.
Ce que dit vraiment la loi
Au-delà de la rumeur, que faut-il savoir avant de se lancer dans une telle installation ? Si certains cabanons peuvent effectivement poser problème, la loi reste très claire en la matière : un abri de jardin de moins de 5 m² ne nécessite pas de déclaration préalable, sauf si vous êtes en secteur sauvegardé. En revanche, installer l’abri contre un mur mitoyen exige l’accord écrit du voisin.
Entre 5 m² et 20 m², une déclaration préalable de travaux est obligatoire. Au-delà de 20 m², un permis de construire est requis.
À voirFromage : pourquoi les Français en jettent autant et l’astuce infaillible pour éviter le gâchisDe plus, certaines communes imposent des critères esthétiques, notamment sur les couleurs ou les matériaux utilisés pour préserver l’harmonie du cadre de vie. Il est donc toujours conseillé de consulter la mairie avant toute installation.
