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Dans le Finistère, une arnaque a été évitée de justesse grâce à la vigilance d’une femme de 81 ans et à la réactivité des gendarmes. Deux jeunes hommes âgés de 19 et 20 ans ont été interpellés à Landivisiau, mardi 8 juillet 2025, alors qu’ils tentaient de récupérer la carte bancaire de l’octogénaire.
Une arnaque au faux conseiller bancaire déjouée
Tout commence lorsqu’elle reçoit un SMS puis un appel téléphonique d’un prétendu conseiller bancaire, l’informant d’un supposé prélèvement frauduleux sur son compte. L’homme au bout du fil, très convaincant, lui propose d’envoyer un coursier à son domicile pour récupérer sa carte bancaire et « bloquer » la transaction. Un mode opératoire malheureusement très courant.
Mais cette fois, le piège ne fonctionne pas. L’octogénaire sent l’arnaque et compose immédiatement le numéro de la gendarmerie, expliquant la situation. Une patrouille est envoyée sans attendre sur place. Grâce à cette réaction rapide, les forces de l’ordre interceptent les deux jeunes malfaiteurs, venus récupérer la carte.
Un scénario d’arnaque bien huilé
Ce type d’arnaque s’appuie sur plusieurs techniques frauduleuses combinées : des SMS envoyés en masse via des VPN, imitant les messages d’alerte bancaire, suivis d’appels passés avec un faux numéro de banque (technique de spoofing), pour créer un climat d’urgence et de panique.
À voirChèque énergie : vigilance accrue, les arnaques explosent avant le lancement de la campagneLes escrocs ne demandent pas forcément les codes confidentiels : « Ils ont accès au compte bancaire et à certaines opérations, et informent de mouvements frauduleux », précisent les gendarmes. Ensuite, un faux coursier vient récupérer la carte – parfois prétendument inutilisable – mais la puce reste active, permettant des retraits immédiats de plusieurs centaines d’euros.
Les recommandations des autorités
Il est important de ne jamais remettre sa carte à un tiers.« On ne remet jamais sa carte à qui que ce soit, soit elle est rendue directement à son conseiller, mais souvent on la détruit soi-même. »
Le capitaine Pascal Fossé, de la gendarmerie de Meaux, en Seine-et-Marne, insiste :« C’est un scénario classique. Le faux conseiller incite à découper la carte, mais la puce reste intacte. Le coursier – une simple « petite main » – peut ensuite retirer de l’argent ou faire des achats. »
« C’est souvent très compliqué de remonter à l’échelon au-dessus des coursiers. Ce sont des réseaux structurés, souvent basés à l’étranger », poursuit Pascal Fossé. Le faux conseiller bancaire demeure — la plupart du temps — non identifié.
À voirRappel de ratatouille Carrefour dans toute la France : attention à une possible présence de verre« Aucune banque n’enverra jamais un coursier, aucun conseiller ne vous demandera vos codes et si vous êtes victime d’une opération frauduleuse, vous ne serez pas prévenu par SMS », insiste le commandant en second de la compagnie de gendarmerie de Meaux. Par ailleurs, met-il en garde, « découper sa carte bancaire ne prémunit pas d’une arnaque. »
Cette histoire à Landivisiau montre qu’à tout âge, la prudence et le bon réflexe peuvent faire toute la différence face aux arnaques numériques de plus en plus sophistiquées.
