Retraite progressive : conditions, âge et démarches pour y avoir droit dans le privé et le public

La retraite progressive permet d’aménager sa fin de carrière en douceur, en combinant temps partiel et perception d’une partie de sa pension. Mais à quelles conditions peut-on en bénéficier dans le secteur privé ou la fonction publique ? Le point sur ce dispositif méconnu, mais avantageux.

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La retraite progressive constitue une solution flexible pour les salariés et fonctionnaires souhaitant alléger leur rythme de travail avant de quitter définitivement la vie active. Ce dispositif permet de cumuler une activité à temps partiel avec une partie de sa pension de retraite, tout en continuant à cotiser. Encore faut-il connaître les conditions d’accès à la retraite progressive en 2025, ainsi que les démarches à effectuer selon votre statut.

Quel est l’âge minimum pour demander la retraite progressive ?

L’âge minimum pour accéder à la retraite progressive dépend de l’année de naissance. Actuellement, ce dispositif est ouvert deux ans avant l’âge légal de départ à la retraite.

Par exemple, si vous êtes né après le 1er septembre 1961, vous pouvez y prétendre à partir de 60 ans. Pour les générations nées en 1965, l’accès sera possible à 61 ans et 3 mois, l’âge légal étant fixé à 63 ans et 3 mois.

Tableau récapitulatif de l’âge d’ouverture à la retraite progressive
Année de naissance Âge d’ouverture du droit à la retraite progressive
Du 01/01 au 31/08/1961 60 ans
Du 01/09 au 31/12/1961 60 ans et 3 mois
1962 60 ans et 6 mois
1963 60 ans et 9 mois
1964 61 ans
1965 61 ans et 3 mois
1966 61 ans et 6 mois
1967 61 ans et 9 mois
1968 62 ans

Source : Assurance retraite

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Cette règle s’applique aussi bien aux salariés du privé qu’aux agents du public, à l’exception des militaires, qui restent exclus du dispositif.

Quelles sont les conditions pour bénéficier de la retraite progressive en 2025 ?

Pour être éligible, plusieurs critères doivent être réunis :

  • Avoir validé au moins 150 trimestres tous régimes confondus. Ces trimestres requis pour la retraite progressive incluent les périodes cotisées, assimilées (chômage, maladie), rachetées ou reconnues équivalentes.

  • Exercer une activité à temps partiel retraite progressive. La quotité de travail doit se situer entre :

  • L’activité exercée doit être continue et conforme au statut de l’assuré. Pour les fonctionnaires, elle doit être exercée exclusivement au service de l’État, sans emploi annexe.

Le dispositif est également ouvert aux travailleurs indépendants, sous réserve qu’ils exercent une activité artisanale ou commerciale de manière exclusive, avec une baisse effective de revenus.

À noter :

Tous les actifs ne sont pas éligibles à la retraite progressive. Certains profils en sont exclus, notamment :

  • les VRP (voyageurs représentants placiers), à moins qu’ils ne puissent démontrer qu’ils exercent leur activité à temps partiel ;

  • les travailleurs sans contrat de travail formel, comme les dirigeants de sociétés commerciales (hors mandataires sociaux) ;

  • les artisans taxis qui cotisent volontairement à l’assurance retraite.

Quelles démarches pour accéder à la retraite progressive dans le privé et la fonction publique ?

Pour les salariés du privé :

La demande de retraite progressive en ligne s’effectue via le site Info Retraite, avec le service « Demander ma retraite progressive ».

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Une attestation de l’employeur précisant le temps partiel est obligatoire. Il est également possible de faire une demande papier.

Pour les fonctionnaires :

Les démarches retraite progressive pour fonctionnaire passent par l’espace personnel ENSAP retraite progressive. Une autorisation de temps partiel délivrée par l’administration est également requise.

La demande doit préciser la date souhaitée de début du dispositif, qui doit coïncider avec le premier jour d’un mois.

Quel est le montant versé et peut-il évoluer ?

Le montant de la retraite progressive est calculé en proportion du temps non travaillé. Par exemple, un salarié à 60 % percevra 40 % de sa retraite.

Le dispositif continue de générer des droits : lors de la liquidation définitive, la pension sera recalculée en tenant compte des cotisations versées pendant la période.

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Chaque année, une révision est effectuée. En cas de changement du temps de travail, une réévaluation est nécessaire. Une suspension ou suppression peut intervenir si le temps partiel n’est plus respecté ou si l’activité cesse.

À noter :

Le calcul de la fraction de retraite versée suit les mêmes règles que celles appliquées dans le régime général. Ce principe s’applique également aux régimes spécifiques suivants :

  • le régime des exploitants agricoles et des salariés affiliés à la MSA ;

  • les régimes dédiés aux professions libérales.

Retraite progressive : quels avantages et précautions ?

Parmi les principaux bénéfices :

  • Maintien d’un cumul emploi retraite progressive ;

  • Cotisation continue pour améliorer la future pension ;

  • Aménagement progressif de la fin de carrière, sans rupture brutale.

Toutefois, le passage à la retraite définitive n’est pas automatique. Il faudra en faire la demande au moment opportun (5 mois avant votre point de départ), via le même portail que pour la demande progressive.

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Pour cette année 2025, la retraite progressive en France demeure un levier précieux pour alléger sa charge de travail en fin de carrière, tout en préparant sereinement son départ.

Si les conditions varient légèrement entre secteur public et privé, le principe reste le même : un compromis entre activité professionnelle réduite et sécurité financière.

Avant d’entamer les démarches, il est essentiel de vérifier son éligibilité sur Info Retraite ou ENSAP et de bien anticiper les délais.

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La réforme retraite progressive 2025 n’a pas supprimé ce dispositif, au contraire : elle en renforce l’utilité dans un contexte de travail allongé.


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