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À partir du 1er septembre 2025, la retraite progressive sera accessible dès 60 ans pour tous les salariés et agents publics, grâce à un accord national interprofessionnel signé à l’automne 2024 entre le Medef, la CFDT et la CFTC. Ce dispositif permet d’aménager la fin de carrière en travaillant à temps partiel tout en percevant une partie de sa pension de retraite.
Qu’est-ce que la retraite progressive ?
La retraite progressive consiste à réduire son activité professionnelle (entre 40 et 80 % du temps complet) et à recevoir simultanément une fraction de sa future retraite. Par exemple, un salarié travaillant 65 % de son temps aura droit à 35 % de sa pension, illustre l’Assurance retraite.
Cette retraite partielle ne remplace pas la totalité du salaire, mais permet de continuer à cotiser et de constituer de nouveaux droits jusqu’au départ à la retraite complète.
Pour qui cette mesure est-elle une nouveauté ?
Avant la réforme de 2023, l’âge d’accès à la retraite progressive était fixé à 60 ans. La réforme avait repoussé progressivement cet âge jusqu’à 62 ans pour les générations nées à partir de 1968.
Avec les décrets publiés le 23 juillet 2025 au Journal officiel, le droit à la retraite progressive revient à 60 ans pour toutes les générations, incluant salariés du privé, fonctionnaires, agents des collectivités locales, indépendants et professions libérales.
À voirRetraite : 2 millions de pensionnés dans le viseur de la Cour des comptes, qui est concerné ?La CFDT souligne que « les salariés et les agents publics vont bénéficier du même droit ».
Source : Assurance retraite et décret du 15 juillet 2025 fixant l’âge d’ouverture du droit à la retraite progressive à soixante ans.
Conditions pour avoir droit à la retraite progressive à 60 ans
Pour prétendre à ce dispositif dès 60 ans, quatre conditions doivent être remplies :
- Avoir atteint l’âge de 60 ans.
- Justifier d’au moins 150 trimestres cotisés ou assimilés (chômage, arrêt maladie, rachat de trimestres).
- Réduire son activité professionnelle à temps partiel (40 à 80 % du temps complet, ou entre 87 et 174 jours pour les salariés au forfait jours).
- Obtenir l’accord de l’employeur, lequel doit motiver tout refus.
La demande doit être faite cinq mois avant le début souhaité de la retraite progressive, directement sur le site de l’Assurance retraite.
Impact sur la pension et les revenus
Selon Marilyn Vilardebo, présidente d’Origami&Co, « il n’y a quasiment aucun impact sur le montant de la pension finale ». Par exemple, un salarié gagnant un salaire brut de 1 800 € percevra 1 224 € de pension en retraite progressive, contre 1 240 € sans ce dispositif : une différence de seulement 16 € par mois. L’intérêt majeur est de continuer à cotiser tout en diminuant progressivement ses heures de travail.
En revanche, le revenu mensuel total pendant la phase de temps partiel sera inférieur, car il combine salaire réduit et fraction de retraite. Pour un salaire de 3 300 €, le total mensuel passera à 2 670 €. D’où l’importance de bien planifier ce choix avec un expert retraite.