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La réforme des retraites pourrait s’attaquer d’ici 2026 à des dispositifs longtemps considérés comme intouchables : les droits familiaux et conjugaux. Ces aides, qui représentent une part importante des dépenses de retraite en France, sont aujourd’hui jugées inutiles par certains experts. Le Conseil d’orientation des retraites (COR) propose des pistes de réforme qui pourraient bouleverser l’équilibre actuel. Quels avantages sont visés ? Qui pourrait être concerné ? Et surtout, quelles conséquences pour les retraités et futurs retraités ? Tour d’horizon des scénarios en débat.
La pension de réversion menacée par l’harmonisation
Ces droits familiaux à la retraite jugés inégalitaires ou obsolètes bénéficient actuellement à des millions de Français. Premier dispositif dans le viseur : la pension de réversion, versée au conjoint survivant après le décès d’un assuré.
Aujourd’hui, son montant varie selon les régimes : 50 % de la retraite pour les fonctionnaires, 54 % pour les salariés du privé, créant d’importantes disparités.
À voirCAF : vos APL ont diminué ? Voici ce qui peut expliquer cette baisseL’idée d’harmoniser les taux de réversion vers le bas est évoquée. Cela permettrait de réduire les dépenses publiques, mais entraînerait des pertes importantes pour les veuves et les foyers modestes, majoritairement des femmes. Une telle mesure risque d’accentuer les inégalités de retraite entre hommes et femmes.
Majoration de pension pour enfants : un avantage bientôt supprimé ?
Autre avantage en danger : la majoration pour enfants, qui accorde souvent 10 % de pension supplémentaire à partir de trois enfants. Mise en place pour compenser les interruptions de carrière liées à la maternité, cette mesure est aujourd’hui jugée par certains experts comme dépassé.
Parmi les pistes : sa suppression totale, ou un recentrage sur les retraités à faibles revenus. Cela pénaliserait de nombreuses mères de famille qui comptent sur cette majoration pour combler une pension déjà faible.
Fin possible de l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions
La réforme pourrait également s’attaquer à un avantage fiscal important : l’abattement de 10 % sur les pensions dans le calcul de l’impôt sur le revenu. Cette mesure concerne 8,4 millions de retraités.
Sa suppression ferait augmenter leur impôt, ou leur revenu fiscal de référence, les privant potentiellement du chèque énergie, de la CSG à taux réduit ou d’autres aides sociales liées au revenu.
Une réforme technique aux conséquences sociales majeures
Le COR justifie ces pistes de réforme par un besoin de simplification et de rationalisation du système de retraite.
À voirFêtes 2025 : ces aides qui vont adoucir vos dépenses de fin d’année en plus de la prime de NoëlToutefois, syndicats et associations de retraités dénoncent des mesures qui pourraient aggraver les inégalités de genre, notamment pour les femmes aux carrières hachées par la maternité ou les charges familiales.
Si ces scénarios se concrétisent, de nombreux retraités en seront pénalisés — en particulier les femmes. Et vous, pensez-vous que ces réformes vont dans le bon sens ? N’hésitez pas à partager votre avis en commentaire.
