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Les règles ont changé : l’abandon de poste peut désormais entraîner une perte des allocations chômage. Autrement dit, quitter son emploi sans justification ni procédure légale pourrait vous coûter cher.
Nouvelle loi sur l’abandon de poste : ce qui change en 2025
Avec la nouvelle loi sur l’abandon de poste, une absence injustifiée d’un salarié, sans reprise du travail après une mise en demeure, est aujourd’hui considérée comme une démission présumée. Et qui dit démission, dit fin des droits au chômage.
Avant cette réforme, certains salariés choisissaient cette stratégie pour forcer un licenciement, espérant ainsi toucher l’assurance chômage. Ce levier n’est dorénavant plus utilisable : en 2025, l’abandon de poste ne permet plus d’ouvrir des droits, sauf exceptions très limitées.
Comment l’abandon de poste mène à la perte du chômage ?
Le mécanisme est actuellement bien défini. Si un salarié est absent sans justification, l’employeur peut lui adresser une mise en demeure par courrier recommandé. Ce document lui demande à la fois de justifier son absence, et aussi de reprendre son poste dans un délai de 15 jours calendaires (c’est-à-dire week-ends et jours fériés compris).
Sans réponse, ou en cas de refus de reprendre le travail, l’employé est automatiquement considéré comme démissionnaire. Cette démission présumée entraîne la perte de toute indemnisation par France Travail.
Que faut-il donc retenir ?
- Abandon de poste = Démission (si absence non justifiée après mise en demeure),
- Démission = Pas de chômage, sauf cas exceptionnels.
Existe-t-il des exceptions à cette règle ?
Oui. Un salarié peut éviter la présomption de démission en justifiant son absence par un motif légitime, comme un arrêt maladie avec certificat médical, un droit de retrait en cas de danger, une grève, ou encore un refus d’une modification de contrat non acceptée.
À voirPrime de Noël 2025 : montants et conditions pour toucher ce versement exceptionnel de la Caf, MSA et France TravailDans ces cas, le droit au chômage après un abandon de poste peut être maintenu, car il ne s’agit pas d’une démission volontaire.
Risques juridiques pour l’employé
En plus de la perte d’indemnisation, le salarié qui abandonne son poste s’expose à d’autres risques comme la suspension du salaire dès le premier jour d’absence non justifiée. Par ailleurs, il lui est impossible d’accepter un nouvel emploi tant que son contrat de travail n’a pas été rompu.
L’employeur peut également lancer une procédure de licenciement pour faute en cas de reprise sans justification valable. Éventuellement, une demande de dommages et intérêts peut aussi être envisagée.
Démission ou abandon de poste : que choisir ?
Pour quitter légalement son emploi sans risquer ses allocations de chômage, plusieurs solutions existent : la rupture conventionnelle (de plus en plus pratiquée), la démission légitime (si reprise d’études, déménagement du conjoint, etc.) ou, en dernier recours, la contestation devant le conseil de prud’hommes si vous estimez que votre absence était justifiée.
