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Reforme chômage 2025 : la baisse des allocations incite-t-elle vraiment les chômeurs à retrouver un emploi plus vite ? Décryptage.
Réforme de l’Assurance chômage : La dégressivité des allocations favorise-t-elle le retour rapide à l’emploi ?
Depuis l’instauration de la réforme de l’Assurance chômage en 2019, un des objectifs principaux était d‘accélérer le retour à l’emploi des chômeurs, notamment en réduisant le montant des allocations après sept mois d’indemnisation. Cette mesure controversée a-t-elle réellement eu l’effet escompté ?
Un retour plus rapide au travail
L’un des effets les plus marquants de cette réforme a été l’accélération du retour à l’emploi des chômeurs. Selon les données de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), les chômeurs qui subissent une baisse de leur allocation de 30 % à partir du septième mois retrouvent un emploi en moyenne un mois et demi plus vite que ceux qui ne sont pas concernés par cette dégressivité.
Cette disposition, appliquée principalement aux allocataires qui gagnaient plus de 4900 euros bruts par mois avant de perdre leur emploi, s’est avérée être un véritable levier pour booster la reprise du travail. Ceux qui étaient soumis à une baisse plus importante de l’allocation avaient un retour à l’emploi environ 45 jours plus rapide.
Une mesure ciblée pour les cadres et hauts revenus
Les chômeurs soumis à cette dégressivité sont essentiellement des cadres, âgés de plus de 45 ans, avec un niveau de qualification élevé. Ces derniers, souvent licenciés ou partis en rupture conventionnelle, avaient une situation financière plus confortable et ont ainsi mieux supporté la baisse des allocations.
À voirRetraite progressive à 60 ans : nouveautés dès le 1er septembre 2025, qui peut en bénéficier et comment ?La baisse progressive de 30 % a donc poussé ces chômeurs à réagir rapidement pour éviter une perte de revenu, accélérant ainsi leur retour sur le marché du travail. À la fin de l’année 2024, on estimait qu’environ 100 000 allocataires étaient concernés par cette dégressivité.
Aucun compromis sur la qualité de l’emploi
Il est important de souligner que, contrairement à ce que certains craignaient, la baisse des allocations ne semble pas avoir affecté la qualité de l’emploi retrouvé.
En effet, selon les rapports d’évaluation, 75 % des chômeurs soumis à la dégressivité ont retrouvé un emploi en CDI, avec un salaire de base identique à celui qu’ils touchaient avant leur chômage.
Cette information est cruciale, car elle montre que la baisse des allocations n’a pas conduit à une « précarisation » des emplois retrouvés, contrairement aux préoccupations exprimées lors de l’instauration de cette réforme.
Des économies importantes pour l’Assurance chômage
Un autre impact positif de cette mesure a été l’allégement des dépenses publiques liées à l’assurance chômage. La baisse des allocations après sept mois a effectivement permis de réaliser des économies considérables, estimées à environ 500 millions d’euros par an.
Un levier efficace, mais pas pour tous
La baisse des allocations a contribué à réduire la durée du chômage pour certains, en particulier les cadres et les personnes ayant un revenu supérieur à la moyenne. Mais force est de constater qu’elle n’a pas eu le même effet sur les chômeurs les plus précaires.
À voirVers une suppression du chèque énergie ? L’UFC-Que Choisir s’inquiète de l’avenir de cette aide aux foyers modestesCeux-ci ont certes retrouvé un travail plus rapidement, mais il s’agissait souvent de contrats aussi courts que ceux qu’ils avaient précédemment occupés, sans réelle amélioration de leur situation à long terme. De plus, de nombreux demandeurs d’emplois ont indiqué avoir des difficultés à comprendre les nouvelles règles et à s’adapter à la réforme.
Loin d’être une solution miracle pour tous, la dégressivité des allocations ne paraît efficace que pour une tranche spécifique de la population active.