Retraite : mauvaise nouvelle, les seniors au chômage voient leurs droits reculer encore

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Retraite à taux plein repoussée, droits au chômage réduits : les seniors confrontés à une double peine depuis avril 2025. On vous explique pourquoi.

Retraite : pourquoi les seniors au chômage voient leurs droits reculer encore en 2025

Coup dur pour les demandeurs d’emploi proches de la retraite : depuis le 1er avril 2025, une nouvelle réforme de l’assurance chômage est entrée en vigueur, et elle modifie les droits des seniors.

Les règles qui permettaient jusqu’ici aux chômeurs âgés de maintenir leurs allocations jusqu’à la retraite à taux plein deviennent plus restrictives. Autrement dit, les seniors devront attendre plus longtemps pour bénéficier du dispositif, avec des conditions durcies.

Avant le 1er avril 2025, les demandeurs d’emploi âgés de 62 ans pouvaient bénéficier du maintien de leurs allocations chômage jusqu’à la liquidation de leur retraite à taux plein, à condition de remplir certains critères.

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Mais depuis cette date, l’âge minimum pour bénéficier de ce dispositif est progressivement relevé, en cohérence avec le recul de l’âge légal de départ à la retraite instauré par la réforme de 2023.

Désormais, l’âge à atteindre pour garder ses droits au chômage jusqu’à la retraite dépend de son année de naissance. Un senior né en 1963 devra ainsi attendre jusqu’à 62 ans et 9 mois pour accéder à ce droit. Cette hausse va se poursuivre jusqu’à atteindre 64 ans pour les générations nées en 1968 ou après.

Qui est concerné par la réforme du chômage des seniors en 2025 ?

Un détail important : ce changement ne concerne que les personnes dont la fin de contrat est intervenue après le 1er avril 2025, ou dont la procédure de licenciement a commencé après cette date.

Les seniors qui tomberont dans le chômage devront par conséquent attendre plus longtemps pour accéder à la prolongation d’indemnisation, ce qui peut signifier plusieurs mois sans revenu, en l’absence d’un nouvel emploi.

Pour les chômeurs déjà inscrits à France Travail avant cette échéance, les anciennes règles restent en vigueur. À moins d’être des nouveaux chômeurs, vous pouvez toujours accéder au maintien des droits dès 62 ans.

Les conditions d’éligibilité restent inchangées… mais toujours strictes

Si l’âge requis recule, les conditions pour permettre le maintien des droits demeurent les mêmes. Pour être éligible, un demandeur d’emploi doit :

  • Avoir au moins 100 trimestres de retraite validés, sans pour autant atteindre le nombre total nécessaire pour une retraite à taux plein.
  • Puis, être indemnisé depuis au moins un an par France Travail (soit 360 jours d’indemnisation continue) ;
  • Et avoir cotisé 12 ans à l’assurance chômage, dont au moins un an en continu ou deux années discontinues au cours des cinq dernières années.

Dès lors que ces conditions soient respectées, l’allocataire pourra continuer à toucher l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) jusqu’à obtenir le nombre de trimestres nécessaires pour une retraite à taux plein, ou au plus tard jusqu’à 67 ans, l’âge du taux plein automatique.

Une baisse progressive de la durée d’indemnisation

Autre mauvaise surprise pour les seniors : la durée d’indemnisation maximale a également été revue à la baisse. Jusque-là, les chômeurs de plus de 53 ans bénéficiaient d’une durée plus longue que les autres, pour compenser leur difficulté à retrouver un emploi. Désormais, des nouveaux plafonds s’appliquent :

  • Moins de 55 ans : 18 mois maximum d’indemnisation (inchangé) ;
  • De 55 à 57 ans : 22 mois et demi (au lieu de 27 mois auparavant) ;
  • Plus de 57 ans : 27 mois maximum.

Dans les DOM-TOM, les durées spécifiques sont aussi décalées : 30 mois à partir de 55 ans (contre 53 auparavant), et 36 mois à partir de 57 ans.

Une méthode de calcul moins favorable pour certains

Pour une meilleure prise en compte des carrières longues ou irrégulières, le montant de l’ARE était calculé à partir des 36 derniers mois de salaire pour les chômeurs de plus de 53 ans, contre 24 mois pour les plus jeunes.

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Dorénavant, ce calcul favorable ne s’appliquera qu’à compter de 55 ans. Cela peut être synonyme de baisse d’indemnisation pour les chômeurs âgés de 53 et 54 ans.

Les seniors sont davantage pénalisés par le chômage de longue durée. Un senior sur deux de plus de 60 ans est sans emploi, en préretraite, en invalidité ou au chômage, révèle les études les plus récentes. Et quand ils perdent leur emploi, les plus de 50 ans mettent en moyenne plus de temps à en retrouver un.

Ce qui a d’ailleurs poussé la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a lancé une nouvelle campagne pour valoriser l’emploi des seniors, les présentant comme des travailleurs expérimentés et utiles. Mais sur le terrain, la discrimination à l’embauche demeure une réalité, et les mesures engagées dans ce sens peinent à produire des résultats.

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Avec une indemnisation plus courte, et un âge d’accès repoussé, la retraite s’éloigne encore pour de nombreux chômeurs âgés. Une réalité bien loin de l’objectif affiché de soutien aux seniors.


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