Ultra-fast fashion : Bercy veut freiner Shein et Temu avec des mesures fortes

Shein, Temu : Bercy passe à l’action face à l’invasion des plateformes chinoises.

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Face à l’explosion des ventes de Shein et Temu, le gouvernement français tire la sonnette d’alarme. Submergée par des milliards de colis venus de Chine, la France s’apprête à dévoiler des mesures concrètes pour réguler l’ultra-fast fashion et protéger à la fois les consommateurs et les acteurs économiques locaux.

Mesures de Bercy pour freiner Shein et Temu : Une régulation de l’e-commerce chinois en France

Le gouvernement français met en place une série de mesures pour réguler l’arrivée des colis en provenance de plateformes chinoises comme Shein et Temu. L’objectif est de limiter les effets négatifs de l’ultra-fast fashion.

Le 29 avril 2025, le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a présenté un plan d’action détaillé pour lutter contre la marée de colis en provenance de Chine, principalement via Shein et Temu. Le gouvernement entend renforcer les contrôles douaniers et coordonner les actions avec les autorités européennes.

Contrôles renforcés et frais de gestion forfaitaires

L’objectif étant de parvenir à maîtriser le flux des marchandises importées, essentiellement des produits à bas prix qui échappent aux droits de douane grâce à une exemption pour les colis inférieurs à 150 euros. « Ce sont des milliers de tonnes de produits qui sont ainsi transportés quotidiennement par avion », alerte Éric Lombard. 5 000 pour Shein et 4 000 pour Temu selon Paris Match.

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En outre, c’est aussi un moyen de protéger l’industrie nationale et limiter l’impact écologique lié aux importations massives de vêtements et autres produits bon marché.

« L’e-commerce mondial est devenu un champ de bataille économique, nous refusons que ce commerce soit un commerce sans règle », réagissait Amélie de Montchalin, la ministre chargée des Comptes publics. « Pour ne pas subir cet afflux, il faut agir », estime-t-elle.

« Et au-delà de l’empreinte carbone considérable de ces biens de consommation, il faut rappeler que nous sommes dans l’incapacité d’évaluer les conditions de travail des employés qui les fabriquent. », s’inquiète le ministre de l’Économie, Éric Lombard lors d’une interview à Paris Match.

« Nous ne pouvons attendre »

En 2024, plus de 800 millions de colis venant de Chine ont été livrés en France, dont une majorité sous la barre des 150 euros, échappant ainsi aux droits de douane. « Nous ne pouvons attendre », informe le patron de Bercy. « Un plan d’action est nécessaire ! »

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Par ailleurs, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) adoptera une nouvelle approche de contrôle à 360 degrés, plus systématique et coordonnée avec les partenaires européens.

Dans cette optique, le gouvernement entend instaurer dès 2026 un système de frais de gestion forfaitaires pour chaque colis, afin de financer des contrôles douaniers renforcés. Des frais qui viseraient à contenir la croissance de ces importations, sans toutefois affecter les petits commerçants. Reste à savoir si ces frais seraient appliqués par colis ou par article.

La loi anti fast fashion : trop de compromis

Yann Rivoallan, président de la Fédération du prêt-à-porter féminin, dénonce des « mesurettes » qui risquent de ne pas avoir d’impact significatif sur le marché. « Nous ne sommes ni dans l’action, ni dans l’efficacité ».

De même, les associations de défense de l’environnement et de la consommation responsable critiquent la version édulcorée de la loi anti-fast fashion, adoptée par l’Assemblée nationale l’année précédente.

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La version révisée de cette loi, examinée au Sénat le 2 juin 2025, laisse de côté certaines mesures clés, notamment l’interdiction de la publicité pour la fast fashion. Le texte jugé trop passif risquerait de ne pas freiner efficacement Shein et Temu.

La plateforme Shein a immédiatement réagi à l’annonce des mesures, réaffirmant sa conformité avec la législation française. « Nous respectons l’ensemble des lois, réglementations et obligations fiscales en vigueur dans chacun des marchés où nous opérons, y compris en France», insiste son porte-parole. 


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