Afficher les titres Masquer les titres
Les Français vont devoir composer avec une nouvelle hausse du coût de leurs services bancaires. Selon le dernier rapport de l’Observatoire des tarifs bancaires (OTB), les frais ont grimpé de 3,1 % en 2025, soit trois fois plus que l’inflation, estimée à 1 % par l’Insee. Une situation qui inquiète de nombreux clients, déjà malmenés par l’augmentation du coût de la vie.
Des frais de tenue de compte en forte hausse
Parmi les augmentations les plus marquantes, les frais de tenue de compte explosent avec une hausse moyenne de 8,95 %. En effet, dénonce l’association UFC-Que Choisir, « certaines banques sont passées brutalement de la gratuité à 24 € par an », tandis que moins de 10 % d’entre elles maintiennent encore un service sans frais.
Pour de nombreux consommateurs, ces coûts imposés traduisent un déséquilibre entre les efforts demandés aux particuliers et les bénéfices affichés par les établissements. « C’est on ne peut plus indécent, particulièrement de la part d’entreprises réalisant plusieurs milliards d’euros de profits », déplore Marie-Amandine Stévenin, Présidente de l’UFC-Que Choisir.
Des pratiques qui pénalisent les plus fragiles
Autre motif de mécontentement : la multiplication des minima forfaitaires sur les découverts. Aujourd’hui, près d’une banque sur deux applique ce système. Résultat, un découvert de quelques euros peut générer plusieurs euros de frais fixes, faisant bondir le coût réel du crédit.
À voirCrédit immobilier : quelles informations médicales votre assureur peut-il vraiment vous demander ?« Cette pratique est particulièrement injuste et inacceptable. J’escompte bien que notre demande de plafonnement sera bientôt mise en place », espère la Présidente de l’association de défense des consommateurs.
Ces frais touchent principalement les ménages les plus modestes, déjà contraints par la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation. L’OTB souligne cependant que les offres pour clients en situation de fragilité financière (OCF) restent encadrées : la quasi-totalité des banques les facturent moins de 12 € par an, sans frais d’incident pour plus de la moitié d’entre elles.
Pourquoi une telle hausse en 2025 ?
L’OTB et la Fédération bancaire française expliquent que cette augmentation serait une répercussion tardive de l’inflation passée. En 2023, sous la pression du ministère de l’Économie, les banques avaient limité les hausses à 2 % maximum, voire gelé leurs tarifs. Les établissements auraient donc « rattrapé » en 2024 et 2025 les hausses non appliquées précédemment.
Selon la Fédération bancaire française, cette évolution s’explique aussi par la hausse des systèmes d’information et du capital humain, deux postes de dépense incontournables dans un contexte de modernisation des services.
À voirArnaques au faux RIB : la fin du fléau dès le 9 octobre grâce à la nouvelle vérification bancaire ?Si la hausse moyenne est de 3,1 %, certaines banques continuent de pratiquer des tarifs modérés, tandis que d’autres appliquent des augmentations plus marquées, notamment dans les DOM-TOM, où « huit tarifs sur quatorze demeurent supérieurs à ceux de l’Hexagone ».
Vers un encadrement renforcé ?
Face aux inquiétudes des consommateurs, les associations de défense espèrent que les pouvoirs publics prendront des mesures correctives. L’UFC-Que Choisir promet déjà de « dénoncer à nouveau la pratique » si les banques profitent d’un futur plafonnement pour compenser ailleurs.