Afficher les titres Masquer les titres
Le projet de loi de finances 2026 du gouvernement Lecornu II annonce la mise en place d’une modification majeure du calcul de l’impôt sur le revenu des retraités. Si cette réforme est adoptée, la traditionnelle déduction de 10 % sur les pensions sera remplacée par un abattement forfaitaire unique de 2 000 euros par personne. Mais qu’est-ce que cela change-t-il réellement pour vous ? Et qui sont les gagnants ou les perdants de cette nouvelle règle fiscale ? On vous fait le point sur la question.
Un abattement fixe de 2 000 euros à la place des 10 %
Jusqu’à présent, tous les retraités ont droit à un abattement fiscal équivalant à 10 % de leurs pensions, plafonné à 4 399 euros par foyer. Ce mécanisme permettait d’alléger le montant de l’impôt, mais il favorisait davantage les pensions les plus élevées.
À compter de 2026, si le projet est adopté, cette déduction proportionnelle sera supprimée et remplacée par un forfait fixe de 2 000 euros par personne imposable.
À voirÉpargne : le taux du LEP risque-t-il vraiment de dégringoler à 1 % le 1er février 2026 ?Autrement dit, que vous touchiez 1 200 ou 3 500 euros par mois, le montant déduit de vos revenus sera le même : 2 000 euros. Pour un couple de retraités, le total atteindra donc 4 000 euros d’abattement maximum, contre 4 399 euros aujourd’hui au plafond.
Pourquoi ce changement ?
Selon le gouvernement, cette réforme vise à rendre le système plus équitable. L’idée est de concentrer l’avantage fiscal sur les retraités modestes, dont les pensions sont plus faibles. En pratique, ceux qui gagnent moins de 1 666 euros net par mois verront leur impôt légèrement baisser ou rester stable. Mais au-delà de ce seuil, la majorité des foyers devraient payer plus d’impôts.
L’économiste Pierre Madec (OFCE) estime que « la transformation de l’abattement coûterait 800 millions d’euros à l’ensemble des retraités ». Environ 10 % des ménages seraient gagnants, 40 % perdants, et la moitié ne verrait aucun changement, car ils ne sont pas imposables.
Des situations très variables selon les foyers
Les couples dont un seul membre est à la retraite pourraient être parmi les rares bénéficiaires de cette réforme. En revanche, les retraités seuls, ou les couples à deux pensions, risquent de perdre plusieurs centaines d’euros par an.
Marc, lecteur de MoneyVox, s’interroge : « Mon épouse est encore salariée, est-ce qu’on aura droit à 2 000 ou à 4 000 euros d’abattement ? » Comme expliqué par le site spécialisé sur l’argent : seul le retraité bénéficie du forfait, soit 2 000 euros.
À voirBudget 2026 : plus de 3 000 postes supprimés, la fonction publique dans le collimateur du gouvernementAutre témoignage, Martine, ancienne enseignante à la retraite, confie au micro de tf1info : « Cela fait donc 720 euros d’impôts à payer en plus, uniquement à cause de cet abattement. » Elle ajoute que le gel des pensions en 2026 pèsera aussi sur son budget : « Si l’inflation est de 1 %, la non-revalorisation, pour moi, ça fera 45 euros de moins par mois. »
Qu’en est-il des retraités handicapés ou anciens combattants ?
Certains retraités disposent d’une demi-part fiscale supplémentaire, notamment en cas d’invalidité ou s’ils détiennent une carte du combattant. Pour eux, l’abattement de 2 000 euros s’appliquera par part fiscale, ce qui pourrait porter la déduction totale à 3 000 euros dans certains cas. Toutefois, les détails définitifs dépendront du vote au Parlement.