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Le gouvernement envisage de modifier le calcul des impôts pour les retraités. L’abattement fiscal de 10 % sur les pensions, en place depuis des années, pourrait être remplacé dès 2026 par un forfait unique de 2 000 euros par personne retraitée. Une mesure portée par le Premier ministre François Bayrou, qui risquerait de pénaliser lourdement de nombreux foyers, en particulier les retraités vivant seuls. À quoi devez-vous vous attendre ? Voici ce que vous pourriez payer avec ce nouveau dispositif.
Qu’est-ce qui change avec cette réforme fiscale ?
Aujourd’hui, les retraités bénéficient d’un abattement de 10 % sur leurs pensions déclarées, dans la limite de 4 399 euros par foyer fiscal.
Le projet du gouvernement, présenté par François Bayrou dans le cadre du budget 2026, propose de remplacer cet abattement par un forfait fixe de 2 000 € par retraité. Cela reviendrait à un total de 4 000 € pour un couple, soit une baisse de 399 € par rapport à l’existant.
Une mesure aux effets inégalement répartis
Le nouveau dispositif viserait à simplifier le calcul de l’impôt, mais il pénaliserait dans la foulée les retraités seuls. Un retraité vivant seul avec 31 000 € de revenus annuels paierait aujourd’hui 1 509 € d’impôt. Avec le forfait de 2 000 €, il serait redevable de 1 907 €, soit +398 €.
À voirBudget 2026 : cette réduction d’impôt passe de 750 à 1 500 € dès fin 2025, voici qui en profiteUn couple de retraités percevant respectivement 31 000 € et 21 000 € de pension annuelle paierait 2 462 € actuellement, contre 2 526 € avec le forfait, soit seulement 64 € de plus.
Des gagnants malgré tout ?
Dans certains cas, ce forfait pourrait se révéler avantageux, surtout pour les retraités modestes. C’est le cas, par exemple, d’un couple déclarant 20 000 € pour l’un et 16 000 € pour l’autre : il paierait 33 € d’impôt avec l’ancien système… et rien du tout avec le nouveau. Un gain net de 33 €, certes modeste, mais qui illustre l’objectif affiché de protéger les foyers à faibles revenus.
Jusqu’à 860 € de hausse pour les plus aisés
D’après une étude de l’OFCE publiée début 2025, le surplus d’impôt varie selon les revenus :
- En dessous de 19 500 € par an, aucune hausse : les retraités restent non imposables.
- Entre 30 000 et 39 000 €, l’augmentation se situe entre 300 et 470 €.
- Au-delà de 95 000 €, le surcoût va jusqu’à 860 €.
Mais comme le rappelle l’économiste Pierre Madec : « Quand cette perte est rapportée au niveau de vie, elle est significativement plus faible pour les 5 % des retraités les plus riches ».
Pour entrer en vigueur, cette réforme devra d’abord être votée au Parlement, ce qui n’est pas acquis pour un gouvernement en position minoritaire. Mais elle pourrait rapporter jusqu’à 4,5 milliards d’euros à l’État, selon la Cour des comptes. Voilà qui en fait un levier budgétaire tentant.