Ramener la dette publique à 110 % du PIB coûterait 110 milliards d’euros et des milliers d’emplois

Dette française : un effort de 110 milliards d’euros mettrait 9 % des Français au chômage, selon l’OFCE. L'organisme indépendant de prévision, de recherche et d’évaluation des politiques publiques recommande un plan plus doux pour limiter les dégâts.

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Ramener la dette publique à 110 % du PIB : quel coût réel pour la France ? Cela demanderait un ajustement de 110 milliards d’euros. Mais à ce niveau d’effort, le prix à payer pourrait être élevé : des milliers d’emplois perdus et une croissance affaiblie. C’est ce qu’affirme l’OFCE, ou Observatoire français des conjonctures économiques, qui alerte sur une conséquence directe : « une hausse du taux de chômage à 9 % » si une telle réduction était mise en œuvre trop brutalement. L’organisme recommande plutôt un effort plus « doux », autour de 80 milliards d’euros, pour réduire les déséquilibres sans casser la dynamique économique.

Une dette à un niveau record : 3 345 milliards d’euros fin 2024

Avec une dette à 3 345 milliards d’euros fin 2024, soit 114 % du PIB, et un déficit à 5,8 %, la France est aujourd’hui l’un des pays les plus endettés de la zone euro. Le gouvernement, contraint par Bruxelles, vise un retour sous les 3 % de déficit d’ici 2029.

Pour y parvenir, l’objectif est de contenir la dette à 121 % du PIB en 2029 avant amorce de réduction. Ce chemin suppose une série d’économies drastiques, dont 40 milliards dès 2026.

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Deux approches s’opposent : d’un côté, le gouvernement envisage de jouer sur les prélèvements et de réduire certaines dépenses. De l’autre, des organismes comme la Fondation IFRAP plaident pour une stratégie reposant uniquement sur des baisses de dépenses publiques.

Réduire la dette publique à 110 % du PIB : une cure d’austérité à 110 milliards… et un chômage à 9 %

Leur scénario propose un plan de réformes de 110 milliards d’euros étalés jusqu’en 2029, axé sur la suppression des doublons entre échelons administratifs, la rationalisation des aides sociales et une réforme du système de santé.

Leur modèle prévoit une réduction progressive de la dette publique à partir de 2027, sans hausse des impôts, accompagnée de baisses ciblées de fiscalité pour relancer l’investissement. Selon cette approche, la croissance serait moins affectée qu’avec les mesures proposées dans le PLF 2025 du gouvernement.

En fin de période, le scénario IFRAP permettrait même la création de 90 000 emplois industriels supplémentaires grâce à un regain de compétitivité. Mais tout ajustement rapide reste risqué.

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Selon l’OFCE, peut-on lire dans Le Figaro, « un tel ajustement budgétaire s’assortirait d’une hausse du taux de chômage à 9 %. L’organisme indépendant suggère un effort plus « doux » de 80 milliards d’euros pour préserver la dynamique économique. »

François Bayrou annonce un plan de redressement des finances publiques pour le 15 juillet

Le Premier ministre François Bayrou doit d’ailleurs dévoiler ce 15 juillet son « grand plan de redressement des finances publiques ». Comme expliqué par le chef du gouvernement sur LCI, « nous allons cette année passer à 5,4 % et l’année prochaine, (…) nous allons aller vers 4,6 %», assurait-il, précisant que « le gouvernement va dire ce que sont les contraintes, les efforts nécessaires, les décisions à prendre pour qu’on se tire de ce piège mortel».

Et celui-ci d’ajouter qu’«il peut y avoir ici ou là des efforts particuliers, mais je ne crois pas que ce soit par l’impôt qu’on résout des problèmes». Donc, pas de hausse généralisée d’impôts. Néanmoins, prévient François Bayrou, « je veux que tout le monde participe » à l’effort d’économie prévu.


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