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- François Bayrou : un aller-retour en jet privé pour vanter une énergie « propre »
- François Bayrou à Biarritz : le gouvernement justifie l’usage du jet pour un agenda trop serré…
- L’écologie selon François Bayrou : deux heures de vol en jet privé pour moins de 30 minutes de discours
- « Y en a marre qu’on nous dise de faire des efforts… »
Le contraste fait grincer des dents. Jeudi 19 juin, François Bayrou s’est rendu à Biarritz pour participer au congrès national de la géothermie, une énergie renouvelable qu’il a qualifiée de « gratuite et abondante ». Durant son discours de 27 minutes, le Premier ministre a vanté les mérites de cette source d’énergie propre. Pourtant, c’est à bord d’un jet privé qu’il a effectué l’aller-retour depuis Paris, soulevant une vive polémique sur l’empreinte carbone de son déplacement.
François Bayrou : un aller-retour en jet privé pour vanter une énergie « propre »
Pour ce nouveau déplacement officiel, le chef du gouvernement a fait le choix d’un Falcon 900 de la flotte étatique pour rejoindre Biarritz, réalisant ainsi un aller-retour d’environ deux heures de vol.
Une décision qui interpelle : selon l’ONG Transport & Environnement, un jet privé peut émettre entre 4,5 et 14 fois plus de CO2 qu’un avion de ligne pour une distance de 500 kilomètres, et jusqu’à 50 fois plus qu’un trajet équivalent en train européen.
À peine le temps d’atterrir que, déjà, il repartait. Comme le rapporte Sud Ouest, François Bayrou n’est resté sur place qu’environ une heure au maximum.
À voirRetailleau cible les sans-papiers algériens en France : un dispositif vieux de 16 ans suppriméLe maire de Pau a profité de ce court passage pour appeler à un renforcement massif de la filière géothermique, souhaitant multiplier par dix le nombre de professionnels du secteur.
Il a annoncé à cette occasion la création de trois établissements de formation à Beauvais, Marseille et Lescar, près de sa ville d’origine. En guise de perspective, une promesse restée vague : des mesures supplémentaires seraient dévoilées à la rentrée. Un déplacement express, coûteux en carbone, pour peu d’annonces concrètes.
François Bayrou à Biarritz : le gouvernement justifie l’usage du jet pour un agenda trop serré…
Pour revenir à l’empreinte carbone de l’aller-retour en jet privé de François Bayrou, l’affaire continue, jusqu’à ce jour, de faire débat.
Contacté par BFMTV, l’entourage du Premier ministre a précisé qu’ »il tenait à cet engagement sur un sujet qui l’intéresse« , qualifiant ce déplacement de « professionnel« . Il est également souligné que le locataire de Matignon a « l’habitude d’utiliser les lignes régulières pour rentrer chez lui à Pau« .
Concernant l’utilisation du jet gouvernemental, ses équipes affirment rester « très vigilants aux solutions les moins onéreuses pour les déplacements en délégations« .
À voirCe que coûtent les anciens Premiers ministres aux Français : Dominique de Villepin en tête des dépensesCette fois-ci, selon leurs explications, le recours à ce moyen de transport s’explique par la nécessité de « rentrer vite à Paris car il était attendu pour le Conseil des ministres en début d’après-midi« .
Un argument qui n’a pas convaincu l’opposition, qui s’est mobilisée, une fois encore, pour dénoncer l’incohérence de la politique écologique du gouvernement avec leurs actions concrètes.
L’écologie selon François Bayrou : deux heures de vol en jet privé pour moins de 30 minutes de discours
Hélène Laporte, vice-présidente du Rassemblement national, a dénoncé, sur le réseau social X, « les milliers d’euros aux frais du contribuable » dépensés pour un aller-retour en jet privé, pointant également « la tonne de CO2 émise pour une heure sur place« . Et de conclure ironiquement : « Pour la cohérence écologique et budgétaire, on repassera ».
De son côté, Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, a fustigé le décalage entre les actes et le discours environnemental : « L’écologie selon Bayrou : deux heures de jet pour moins de 30 minutes de discours« .
« Y en a marre qu’on nous dise de faire des efforts… »
Présent sur le plateau des Grandes Gueules ce lundi sur RMC, Didier Giraud, qui n’a pas la langue dans sa poche, a fusillé le bras droit d’Emmanuel Macron. « C’est scandaleux« , s’est-il exclamé, avant d’exprimer son exaspération : il « en a marre qu’on nous dise de faire des efforts alors qu’ils (les politiciens, NDLR) n’en font aucun« .
À voirMadagascar–Israël : un nouveau partenariat réveille la peur d’une spoliation des terresAvec une pointe d’ironie, il souligne : « Il fait une conférence sur les énergies renouvelables en Falcon« , manifestement abasourdi par le paradoxe. Très remonté, il poursuit : « Il n’aurait pas dû y aller, il nous prend pour des buses. Soit ça tient dans son agenda et il y va d’une autre manière, soit ça ne passe pas et on envoie l’un de ses sbires« .
