Facturation électronique obligatoire en 2026 : « 96 % des PME à la traîne » à un an de l’échéance

Facturation électronique : une réforme « invisible » qui risque de prendre les PME de court en 2026.

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À un an de l’échéance du 1er septembre 2026, date à laquelle toutes les entreprises devront être capables de recevoir des factures électroniques, une grande majorité des PME ne sont toujours pas préparées. Et pour cause : le manque d’information, la complexité technique et le coût potentiel de la réforme inquiètent fortement les plus petites structures.

Une obligation toujours méconnue

Prévue par la loi de finances 2020, la réforme impose à toutes les entreprises assujetties à la TVA de passer progressivement à la facturation électronique.

À compter de septembre 2026, toutes devront être en mesure de recevoir des factures électroniques via une plateforme de dématérialisation partenaire (PDP), accréditée par l’État. L’émission deviendra obligatoire à partir de 2027 pour les TPE, PME et microentreprises.

Mais malgré cette échéance proche, le niveau de préparation reste dramatiquement bas. Selon Arthur Waller, cofondateur de Pennylane, spécialisée dans la gestion financière et comptable des entreprises : « le niveau de connaissance de la réforme chez les entreprises est proche de zéro alors qu’elle entre en vigueur au 1er septembre 2026. Toutes les boîtes devront être inscrites et avoir un opérateur pour recevoir et envoyer les factures mais il n’y a pas de sensibilisation sur le sujet. C’est maintenant que les différents secteurs s’agitent. »

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Il précise que seulement 4 % des factures traitées par sa société sont aujourd’hui conformes, peut-on lire sur le site de Challenges.

Des dirigeants déconnectés de la réforme

Cette méconnaissance généralisée touche même des entreprises déjà structurées. Pauline Desfarges, cofondatrice de Yoleau, explique : « Notre expert-comptable ne nous en a pas encore parlé. Pour le moment, nous élaborons une cinquantaine de factures par mois et réceptionnons environ deux fois moins de factures de la part de nos clients comme Monoprix ou Intermarché. »

Sa start-up, spécialisée dans la fabrication de boissons alcoolisées fruitées et fermentées « made in France », pourtant bien intégrée dans les réseaux d’entrepreneurs, n’était pas informée de cette future obligation.

Chez d’autres chefs d’entreprise, c’est une résistance de principe qui s’exprime. Jean Soulard, artisan boulanger à Saintes-Maries-de-la-Mer, témoigne : « J’en ai pris connaissance il y a quelques mois, mais je ne me prépare pas, car je n’en ai rien à cirer. Je ne comprends pas pourquoi une structure comme la mienne devrait être concernée. »

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Mais avec 500 000 € de chiffre d’affaires annuel, il est bien concerné par la réforme. Mais il y voit surtout « une contrainte administrative supplémentaire qui ne va rien apporter et surtout me coûter de l’argent, car mon comptable ne va pas faire ce service gratuitement. »

Un accompagnement encore trop limité

Les autorités affirment avoir mis en place une « communauté des relais » pour assurer la communication et accompagner les entreprises. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre.

Sabine Portela, du syndicat Solidaires, déplore : « Nous avons une vraie inquiétude pour les petites entreprises qui ne maîtrisent pas le langage de la facturation électronique et n’ont pas toutes conscience qu’elles vont avoir recours à une plateforme payante. »


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