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Dès septembre 2026, la facturation électronique deviendra une obligation légale pour tous les professionnels, y compris les auto-entrepreneurs. Cette réforme, destinée à lutter contre la fraude fiscale, risque fortement d’alourdir les charges des plus petites structures, avec un coût annuel estimé jusqu’à 600 euros. Explications sur les nouvelles règles, les délais et les conséquences pour votre activité.
Une réforme progressive mais inévitable
La généralisation de la facturation électronique va devenir une obligation légale pour toutes les entreprises, y compris les entrepreneurs indépendants et les micro-entreprises.
Ce changement, s’il vise à lutter contre la fraude et à moderniser les échanges commerciaux, entraînera également une hausse significative des charges pour les auto-entrepreneurs.
Cette réforme prévoit une mise en œuvre en plusieurs phases. Dès le 1er septembre 2026, les grandes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) devront émettre des factures via des plateformes électroniques.
À voirLe gouvernement serre la vis sur les crédits à la consommation, une nouvelle loi en préparationPour les auto-entrepreneurs, l’obligation entrera en vigueur à partir du 1er septembre 2027. D’ici là, ils devront se préparer à la dématérialisation des factures via des plateformes de dématérialisation partenaires (PDP) connectées au portail public de facturation mis en place par l’État.
Un coût caché pour les indépendants
Si cette nouvelle réglementation promet d’harmoniser les pratiques fiscales, elle représente aussi un coût non négligeable pour les auto-entrepreneurs. Contrairement à ce qui était initialement prévu, l’État ne mettra pas à disposition une infrastructure publique gratuite. Les entrepreneurs devront donc utiliser des services privés, souvent payants.
Selon les estimations du Syndicat des Indépendants (SDI), le coût de la facturation dématérialisée pourrait atteindre 50 € par mois, soit 600 € par an au minimum.
Ce montant inclut l’abonnement aux plateformes de facturation agréées, d’éventuels frais professionnels de traitement comptable, les commissions bancaires liées à la conformité ainsi que la gestion administrative accrue liée aux nouvelles règles fiscales.
Des obligations lourdes pour les plus petits
La réforme ne concerne pas seulement la facture électronique 2026, mais s’accompagne aussi d’une volonté de revoir le seuil de TVA pour les auto-entrepreneurs, qui pourrait être abaissé à 25 000 € de chiffre d’affaires. Si cela venait à être confirmé, davantage de micro-entrepreneurs devraient facturer avec TVA, ce qui gonflerait davantage leurs obligations en 2026.
À voirTaxe foncière : « pourquoi je n’ai rien reçu alors que mes voisins ont déjà leur avis 2025 ? »Aujourd’hui, la plupart d’entre eux ignorent encore l’impact concret de ce changement obligatoire. Une enquête récente révèle que 85 % ne savent pas combien cela leur reviendra, tandis que près d’un sur deux n’est pas prêt à mettre en œuvre la nouvelle facturation.
Une menace pour la pérennité du statut
Pour un indépendant qui génère entre 1 000 et 1 200 € de revenus mensuels, devoir consacrer 600 € par an à un outil imposé par la loi peut représenter un véritable coup dur. Cela remet en question l’équilibre économique du régime, censé être simplifié et accessible.
Face à ces inquiétudes, le gouvernement a suspendu temporairement la réforme du seuil de TVA et promet une concertation dans le cadre du projet de loi de finances pour 2026. Mais rien ne garantit que les charges supplémentaires seront allégées.