Agirc-Arrco: coup de tonnerre pour les 14 millions de retraités, aucune revalorisation de leurs pensions complémentaires en novembre

"C’est une première", révèle Pascale Coton, vice-présidente de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), en charge des retraites. Les quelque 14 millions de retraités privés de hausse de leur pension complémentaire.

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C’est un vrai coup de tonnerre pour près de 14 millions de retraités du secteur privé : leurs pensions complémentaires Agirc-Arrco ne seront pas augmentées au 1er novembre 2025. Une première depuis des années.

Un désaccord total entre syndicats et patronat

L’Agirc-Arrco, qui gère les retraites complémentaires des salariés du privé, devait fixer le nouveau taux de revalorisation annuelle le vendredi 17 octobre dernier. Habituellement, cette hausse suit l’évolution de l’inflation, estimée à 1 % en septembre par l’Insee.

Mais cette fois, les discussions entre syndicats et organisations patronales ont tourné court. Selon Pascale Coton, vice-présidente de la CFTC : « C’est une première. D’habitude, ces négociations sont assez rapides. On trouve un terrain d’entente assez facilement. »

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Rien de tel cette année : aucun accord n’a été trouvé, laissant les pensions inchangées. « Comme chaque année, le conseil d’administration de l’Agirc-Arrco s’est réuni pour décider du niveau de revalorisation des retraites complémentaires des salariés du secteur privé », indique le site agirc-arrco.fr.

« Faute d’accord entre les représentants des organisations patronales et syndicales qui le composent, les retraites complémentaires Agirc-Arrco ne seront pas revalorisées au 1er novembre 2025. La valeur d’achat du point Agirc-Arrco ne sera pas modifiée au 1er janvier 2026 ».

Les syndicats réclamaient 1 %, le patronat bloquait à 0,2 %

Les représentants syndicaux demandaient une hausse de 1 %. En cause :  le gel des pensions prévu dans le PLFSS. Les retraités ont, selon eux, besoin d’un véritable coup de pouce pour préserver leur pouvoir d’achat.

D’autant que les comptes de l’Agirc-Arrco sont excédentairesAvec une hausse de 1 %, nous aurions encore neuf mois de versement dans les réserves », expliquait Michel Beaugas, secrétaire confédéral de FO.

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Mais du côté du patronat, la prudence domine. Michel Picon, président de l’U2P, a justifié la position des entreprises : « Il n’est pas question de cramer la caisse. Avec la suspension de la réforme des retraites, nos réserves risquent de fondre assez rapidement. »

Les organisations patronales s’inquiètent que le gel temporaire de la réforme Borne, qui maintient pour l’instant l’âge légal à 62 ans et 9 mois, pèse sur les cotisations à venir. Moins de cotisations, plus de pensions à verser : le calcul est jugé risqué par les employeurs.

Une tension politique en toile de fond

« On sent que tout le patronat est en colère contre le gouvernement à cause de la suspension de la réforme Borne. Les négociations de l’Agirc-Arrco sont un prétexte pour dénoncer ces décisions », commente Pascale Coton.

Effectivement, confirme Michel Picon, « on ne peut pas revenir sur cette réforme et continuer de revaloriser les retraites(…) Ce n’est pas raisonnable ! Pour nous, rester sur notre position à 0,2 % est aussi un moyen d’envoyer un message au gouvernement : il faut bien que quelqu’un prenne ses responsabilités. Si le gouvernement n’y arrive pas, les partenaires sociaux y parviendront », lance-t-il.

Les retraités en font les frais

Cela signifie qu’à partir du 3 novembre 2025, aucune revalorisation ne sera appliquée sur la part complémentaire des pensions versées par l’Agirc-Arrco.

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Or, cette part représente entre 30 % et 60 % du montant total des retraites des anciens salariés du privé. Pour beaucoup, le gel équivaut à une perte de pouvoir d’achat.


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