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Bonne nouvelle pour les détenteurs d’assurance vie : le projet de loi de finances 2026 pourrait introduire un dispositif temporaire permettant de transmettre une partie de son épargne avant son décès, tout en conservant les avantages fiscaux du contrat. Un amendement adopté à l’Assemblée nationale le 20 octobre ouvre en effet la voie à une transmission anticipée des capitaux via l’assurance vie, sous conditions bien précises.
Un amendement inédit pour anticiper sa succession
Proposé par le groupe Droite Républicaine, cet amendement vise à « favoriser la transmission et à libérer l’épargne en direction des jeunes générations ». Concrètement, il autoriserait les titulaires d’une assurance vie à donner jusqu’à 152 500 euros par bénéficiaire avant leur décès, tout en profitant du cadre fiscal avantageux habituellement réservé aux successions.
Un geste fort du gouvernement, alors que plusieurs propositions cherchaient, au contraire, à restreindre les avantages successoraux de l’assurance vie dans le Budget 2026.
Qui y sera éligible et sous quelles conditions ?
Ce dispositif ne s’adresse malencontreusement pas à tous les assurés. Il serait applicable uniquement en 2026, et sous réserve de respecter plusieurs critères :
À voirHéritage : un nouvel abattement fiscal de 100 000 € pour les dons d’argent bientôt possible ?« Établi à titre dérogatoire, il ne s’appliquerait que pour la seule année 2026 », souligne le texte. Pour y avoir droit, il faut à tout prix que le souscripteur ait versé ses primes avant le 1er octobre 2025. Par ailleurs, il devra avoir moins de 70 ans au moment des versements. Enfin, il devra avoir atteint ses 70 ans au 31 décembre 2026.
Autrement dit, les titulaires concernés pourront transférer jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire (souvent leurs enfants ou petits-enfants), sans droits de succession à payer. C’est une manière de préparer sa succession plus tôt, tout en épaulant financièrement la jeune génération.
Un dispositif temporaire, sans coût pour l’État
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette mesure n’est en rien un « cadeau fiscal ». Comme le précise le texte, « les sommes transmises auraient de toute façon fait l’objet d’une exonération au moment du décès du titulaire. »
L’État ne perd donc aucune recette, car les montants exonérés auraient été de toute manière défiscalisés au décès. C’est ce qu’a confirmé le rapporteur général du budget, Philippe Juvin, qui estime que cette disposition « ne coûte rien aux finances publiques ».
Qu’est-ce qui change pour les bénéficiaires ?
Détrompez-vous ! Ce mécanisme ne double pas les avantages fiscaux. Les abattements utilisés de manière anticipée seront déduits de ceux applicables au moment du décès.
À voirPER : ce changement choc du Budget 2026 qui inquiète les détenteurs du plan d’épargne retraiteExemple : si un bénéficiaire reçoit 100 000 € en 2026 au titre de ce dispositif, il ne pourra plus profiter que de 52 500 € d’exonération (152 500 – 100 000 €) au décès de l’assuré.
Mais alors quel intérêt ? Cette réforme « permettrait à la fois de générer de l’activité économique et d’aider les bénéficiaires à financer leurs projets. » Reste à savoir si cet amendement sera confirmé lors du vote final du Budget 2026.
