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Souvent, au moment de souscrire un crédit immobilier, les acheteurs ne se concentrent uniquement que sur le montant de leurs mensualités et le taux d’intérêt négocié. Or, un élément habituellement sous-estimé peut alourdir votre prêt : la taxe foncière. Cet impôt local, dont doivent s’acquitter chaque année près de 30 millions de propriétaires, peut représenter à lui seul l’équivalent de plusieurs mensualités de crédit.
Un impôt trop souvent oublié
D’après une étude du courtier Meilleurtaux, la taxe foncière est « trop souvent sous-estimée, voire oubliée » par les primo-accédants. En moyenne, elle s’élève à 1 072 € pour une maison et 851 € pour un appartement, avec de fortes disparités selon les villes.
Certaines communes ont d’ailleurs fortement augmenté leur taux ces dernières années pour compenser la baisse de leurs ressources.
À Saint-Étienne, où les prix de l’immobilier sont parmi les plus bas de France (1 183 €/m²), la taxe foncière atteint 1 452 € pour un logement de 70 m², soit l’équivalent de 3,1 mensualités de crédit sur 20 ans.
« Le poids de cette taxe foncière est un élément clé qu’il faut absolument intégrer dans son budget d’achat », prévient Aga Bojarska-Serres, directrice générale adjointe de Meilleurtaux.
Des disparités selon les villes
La taxe foncière est une charge annuelle fixe pour un bien donné, calculée à partir de la valeur locative cadastrale et des taux votés par la commune.
À voirLe gouvernement serre la vis sur les crédits à la consommation, une nouvelle loi en préparationLa mensualité de crédit, elle, dépend directement du prix d’achat. Résultat : dans les villes où l’immobilier est très cher (comme Paris ou Lyon), la mensualité de prêt grimpe fortement, et la taxe foncière, même élevée en valeur absolue, pèse beaucoup moins dans le budget global.
À Paris, par exemple, un appartement de 70 m² à plus de 9 500 €/m² génère une mensualité moyenne de 3 773 €. La taxe foncière de 1 298 € ne représente alors que 0,3 mensualité supplémentaire. Elle passe donc presque inaperçue, contrairement aux villes moyennes où cet impôt local peut faire bondir la charge annuelle.
« Les prix de l’immobilier, et donc les mensualités de crédit, sont tellement élevés que le poids de la taxe foncière y devient relativement faible », indique Meilleurtaux.
À voirTaxe foncière : « pourquoi je n’ai rien reçu alors que mes voisins ont déjà leur avis 2025 ? »À l’inverse, dans des communes comme Nîmes, Le Havre, Saint-Étienne ou Perpignan, la taxe foncière équivaut à plus de deux mensualités de crédit par an. « Le poids de la taxe foncière est plus important par rapport aux mensualités du prêt », confirme Aga Bojarska-Serres.
Un « saut de charge » pour les primo-accédants
Comme le souligne Aga Bojarska-Serres : « Pour les primo-accédants qui ne la payaient pas en tant que locataires, la taxe foncière est un saut de charge loin d’être négligeable. » En moyenne, dans les 32 villes étudiées par Meilleurtaux, cet impôt représente 1,3 mensualité de crédit supplémentaire en 2024, contre 1,1 l’année précédente.
Si la facture est difficile à supporter en une fois, il est possible de mensualiser la taxe foncière pour lisser cette dépense. Mais son augmentation régulière – près de 5 % en moyenne entre 2023 et 2024, et plus de 18 % à Saint-Étienne – nécessite une anticipation dans le budget d’achat afin de sécuriser votre projet.