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Plébiscitée pour ses avantages en matière de succession et de fiscalité, l’assurance-vie conserve une image flatteuse auprès des épargnants français. Une erreur courante des détenteurs de contrats peut toutefois faire bondir leurs impôts, allant jusqu’à leur faire perdre des aides sociales. Explication de cette règle que beaucoup ignorent… à leurs dépens.
Un impact souvent sous-estimé : le revenu fiscal de référence
Lorsque vous effectuez un retrait partiel ou total sur un contrat d’assurance-vie, vous êtes généralement informé du prélèvement forfaitaire : 7,5 % sur les gains si le contrat a plus de huit ans (après un abattement de 4 600 € pour une personne seule ou 9 200 € pour un couple). Un taux qui paraît très intéressant comparé à d’autres produits financiers.
Mais ce que peu d’épargnants savent, c’est que ces intérêts retirés viennent s’ajouter à votre revenu fiscal de référence (ou RFR). Ce détail technique, mais pourtant capital, peut avoir des conséquences bien plus lourdes que l’impôt sur le revenu lui-même.
Le retrait qui fait exploser votre RFR
Prenons le cas d’un épargnant ayant placé 100 000 € il y a 15 ans sur une assurance-vie. Avec une rentabilité moyenne de 3,4 % par an, le contrat a généré environ 65 000 € d’intérêts. Lors de la clôture, l’assuré perçoit alors en tout 165 000 €.
À voirVersement du chèque énergie 2025 : toutes les dates selon votre départementSi la fiscalité sur les gains semble modérée (environ 4 500 € de prélèvement forfaitaire), les 65 000 € d’intérêts sont reportés sur la déclaration de revenus (case 2DH) et viennent gonfler le revenu fiscal de référence. De ce fait, le revenu fiscal passe, dans cet exemple, de 27 000 € à plus de 92 000 € !
Pourquoi est-ce un vrai piège ?
Le RFR n’est en réalité pas qu’un chiffre administratif. Il détermine aussi l’accès à de nombreuses aides sociales ainsi qu’à diverses exonérations. Par conséquent, une augmentation soudaine et massive de ce revenu de référence peut vous faire perdre l’exonération de la taxe foncière ou de la taxe d’habitation.
Côté aides sociales, une hausse du RFR peut vous faire sortir des critères d’éligibilité pour les allocations logement, les allocations familiales ou encore l’aide à la complémentaire santé.
Les retraités ne sont pas épargnés : certaines aides départementales peuvent également disparaître. Et dans les cas extrêmes, vous pourriez même entrer dans la catégorie des « hauts revenus » et être redevable de la taxe exceptionnelle sur les hauts revenus.
Comment éviter cette mauvaise surprise ?
Avant tout retrait important, pensez toujours à demander à votre assureur le montant exact des gains taxables. Évaluez ensuite l’impact de ces montants sur votre RFR et sur vos droits sociaux.
À voirAnnée blanche 2026 : le SMIC échappera-t-il au gel prévu par le gouvernement ?Dans certains cas, il peut être préférable de fractionner les retraits sur plusieurs années pour rester sous certains seuils.
L’assurance-vie reste un outil d’épargne performant, mais attention à l’effet pervers des retraits sur le revenu fiscal de référence.
