Afficher les titres Masquer les titres
Une nouvelle réglementation interdit les virements entre certains de vos propres comptes. Une mesure passée inaperçue, mais qui change tout pour un grand nombre de ménages. Explications.
Attention, ces opérations sont maintenant bloquées !
Les virements entre comptes d’épargne —opérations autrefois courantes —sont désormais strictement encadrés, voire interdits. Une mesure lourde de conséquences pour les usagers.
Vous avez l’habitude de transférer de l’argent entre votre Livret A et votre LDDS ? Ou d’envoyer de l’argent directement sur le livret de vos enfants ou petits-enfants ? Ces pratiques sont dorénavant proscrites dans la grande majorité des établissements bancaires.
À voirTaxe foncière : le chiffre qui donne un premier aperçu de sa hausse en 2026 pour tous les propriétairesLa nouvelle règle est simple : tout virement vers ou depuis un compte épargne doit obligatoirement passer par un compte courant à votre nom.
Pour cela, il est par conséquent interdit :
- De faire un virement direct entre deux comptes épargne, même s’ils vous appartiennent.
- D’envoyer de l’argent depuis votre compte épargne vers le compte courant d’une autre personne.
- De verser directement sur le livret épargne d’un proche, même au sein de la même banque.
- D’instaurer des virements permanents depuis un livret, y compris vers votre propre compte courant.
Seule exception à la règle : les virements entre les comptes d’un enfant mineur et ceux de ses représentants légaux, à condition qu’ils soient dans la même banque.
Quels comptes sont concernés par ces restrictions ?
Cette interdiction s’applique à l’ensemble des produits d’épargne distribués par les banques de détail, à savoir le Livret A, le LDDS (Livret de Développement Durable et Solidaire), le LEP (Livret d’Épargne Populaire), le Livret Jeune, le CEL (Compte Épargne Logement), les comptes sur livret classiques et fiscalisés ainsi que les comptes à terme.
Il existe une petite tolérance sur le Livret A. Il faut savoir que certains virements entrants comme les prestations sociales (CAF, Pôle Emploi) ou les salaires de fonctionnaires peuvent y être acceptés. Mais cela dépend de la politique de chaque banque.
Pourquoi ce changement des règles ?
Cette interdiction n’est pas un simple caprice des banques. Bien au contraire, elle répond à une exigence des autorités publiques, notamment du ministère de l’Économie.
À voirImmobilier : cette astuce d’assurance vie qui permet d’acheter un bien sans emprunterÀ l’origine, une directive européenne sur les services de paiement (DSP2), transposée en droit français, qui a révélé des failles en matière de sécurité, principalement des risques de fraudes et de virements effectués sans l’accord du titulaire du compte.
Le problème ? Les comptes épargne, contrairement aux comptes courants, ne sont pas juridiquement couverts contre certaines formes de fraudes, surtout celles liées « à l’agrégation de comptes ou à l’initiation de virement » via des applications tierces.
« Dans un souci de protection des usagers », le gouvernement a donc demandé aux banques de faire appliquer la règle initialement prévue dès 1969 : les comptes épargne ne doivent effectuer de virements qu’en lien direct avec un compte courant détenu par le même titulaire.
À voirLes primes d’assurance auto flambent : ce moyen peu connu peut vous faire économiser jusqu’à 400 €« Les opérations enregistrées sur des comptes sur livret sont limitées à des versements ou des retraits au profit du titulaire ou à des virements de ou à son compte à vue », peut-on lire dans les colonnes de MoneyVox.
Une règle oubliée discrètement remise en application
Si ce tour de vis réglementaire a échappé à de nombreux usagers, son impact est majeur. Des millions d’opérations entre comptes ne passent plus, même entre comptes appartenant à une même personne.
Pour éviter tout refus de transaction ou blocage, il faut désormais revoir ses automatismes bancaires : plus aucun virement ne peut transiter directement entre livrets, même dans une même banque, sans passer par un compte chèque.
