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Un secteur clé, qui emploie près de 2 millions d’individus en France, traverse une crise majeure. Après une année 2024 marquée par la suppression de 28 800 emplois, la situation devrait encore s’aggraver en 2025. Selon un expert du domaine, la filière se dirige vers une troisième année consécutive de pertes massives d’emplois, une tendance inquiétante pour ce pilier essentiel de l’économie française.
En 2025, ce secteur s’apprête à vivre une nouvelle vague de licenciements, avec jusqu’à 35 000 emplois menacés.
En effet, révèle Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), ce mercredi 10 septembre 2025, le secteur du bâtiment pourrait perdre entre 30 000 et 35 000 postes l’an prochain, salariés et intérimaires confondus.
Plusieurs facteurs se combinent et créent une tempête parfaite pour le secteur du bâtiment. D’abord, la crise immobilière, déclenchée par le « quadruplement des taux de crédit entre 2022 et 2023 », continue de faire des ravages. Les ventes de logements neufs s’effondrent, laissant de nombreux chantiers à l’arrêt.
Mais le coup de massue est venu d’un autre segment : l’entretien et l’amélioration des logements, qui représentent 57 % de l’activité du secteur. Alors que la FFB anticipait une légère croissance de 0,6 % pour 2025, elle prévoit désormais une baisse de 0,8 % du chiffre d’affaires.
À voirImpôt sur le revenu : la démission de Bayrou change-t-elle le barème 2025 ?En cause : « la succession de rabotages et de gels de MaPrimeRénov’», la principale aide publique destinée à la rénovation énergétique. Depuis le 23 juin et jusqu’au 30 septembre 2025, les ménages ne peuvent plus déposer de demande pour des rénovations d’envergure. Cette suspension a freiné de nombreux projets, impactant directement les artisans et entreprises du bâtiment.
Des mesures gouvernementales qui inquiètent le secteur
Et la situation pourrait empirer. À partir du 1er janvier 2026, deux types de travaux courants ne seront plus subventionnés par MaPrimeRénov’ dans le cadre de projets isolés : « l’isolation des murs et l’installation d’une chaudière biomasse ».
Ces travaux, relativement abordables et efficaces pour réduire la consommation d’énergie, étaient jusque-là parmi les plus demandés. Leur suppression risque d’asphyxier encore davantage les petites entreprises spécialisées dans la rénovation.
Pour Olivier Salleron, il s’agit d’un véritable choc : « C’est une énorme gifle, infligée par des technocrates de Bercy qui n’ont jamais mis les pieds sur un chantier, mais qui décident que ce n’est pas la peine de rénover les logements des plus modestes », déplore-t-il.
À voirHausse surprise de votre retraite ce mois de septembre 2025 : voici d’où vient cet écart ?Le président de la FFB parle même d’un « cataclysme » pour les petites structures, qui avaient investi dans la formation et le recrutement de techniciens pour répondre à la demande.
Un secteur vital pour l’économie française
Le bâtiment est bien plus qu’un simple secteur d’activité : il constitue un moteur essentiel de l’économie. Chaque emploi supprimé entraîne des répercussions en chaîne, non seulement pour les familles concernées, mais aussi pour les fournisseurs, transporteurs et collectivités locales.
Olivier Salleron alerte : « Sans le bâtiment, il n’y a pas de croissance économique dans ce pays. » Il appelle le nouveau gouvernement, dirigé par Sébastien Lecornu, à revenir sur ces décisions et à « remettre en place » les deux travaux récemment « rayés de la carte »dans les dispositifs d’aides publiques.