Pouvoir d’achat vs consommation : les Français restent prudents malgré des chiffres positifs, selon Thierry Cotillard

Le consommateur a pris 20%... Pour Thierry Cotillard, il est toujours traumatisé. Voilà qui explique la consommation en berne malgré la hausse du pouvoir d’achat.

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Malgré une légère hausse du pouvoir d’achat, les Français ne se précipitent pas dans les magasins. Thierry Cotillard, président du Groupement Mousquetaires (Intermarché, Netto, Bricomarché), alerte sur ce décalage entre chiffres et réalité du terrain. Selon lui, la consommation reste freinée par les effets persistants de l’inflation et un climat économique anxiogène. On vous fait le point sur la question.

« Le consommateur ne s’est toujours pas remis de l’inflation(…) Tout a pris 20 % et c’est vraiment traumatisant »

« Le consommateur va mieux, mais ne s’est toujours pas remis de l’inflation à deux chiffres », explique Thierry Cotillard. « On a pris 20 % et ça, c’est vraiment traumatisant. », analyse le président du groupement Les Mousquetaires, dans lequel figure Intermarché notamment.

En dépit d’une progression d’environ 0,8 % du pouvoir d’achat sur les dix-huit derniers mois, la perception des Français est très différente. « Tout a pris 20 % et on n’arrête pas de parler de taxes, d’impôts et d’épargne… » souligne-t-il.

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Pour l’instant, observe le dirigeant, « la hausse du pouvoir d’achat est inaudible » pour les ménages. En pratique, les Français restent prudents : ils multiplient les visites en magasins, diversifient leurs achats et privilégient les marques de distributeur.

« Les Français arrêtent l’achat plaisir »

« La réaction des Français est catastrophique, car dans ce climat anxiogène, les Français arrêtent l’achat plaisir et épargnent plus que nos voisins », ajoute-t-il.

La situation est particulièrement sensible sur certains marchés. Thierry Cotillard note par exemple « une vraie difficulté sur le marché du bricolage », où les taux élevés et les obstacles à l’accession à la propriété limitent les dépenses.

À l’inverse, l’alimentaire continue de croître, avec une augmentation de 1,4 % en volume au premier semestre, signe que les besoins essentiels restent prioritaires.

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« En Pologne, au Portugal ou en Belgique, la consommation reprend plus vite, avec des tendances à +2, 3, 4 %, alors que nous, on est bien derrière », constate le président du Groupement Mousquetaires.

« On achète les produits de Noël avec une inquiétude »

Malgré ces difficultés, le début d’année a montré une tendance encourageante : retour vers l’achat de produits bio et croissance en volume. Mais il se demande si le climat actuel permettra aux Français de profiter pleinement des fêtes de fin d’année.

« On n’a pas encore de signal, mais en ce moment, on achète les produits de Noël avec une inquiétude : est-ce que les Français pourront et voudront être festifs ? » interroge-t-il dans Apolline Matin.

Enfin, le dirigeant souligne le rôle des politiques monétaires dans la relance de la consommation. La récente déclaration du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, sur la possibilité d’une baisse des taux d’intérêt pourrait stimuler les dépenses.

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« Si les taux baissent, cela ouvre la voie à une relance de la consommation », note Thierry Cotillard, rappelant que les conditions économiques et psychologiques des Français restent déterminantes pour le marché.


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