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Depuis l’arrivée de Sébastien Lecornu à Matignon, ce dernier a fait savoir vouloir « réactiver le conclave sur les retraites lancé par son prédécesseur ». Pour cette fois, la CFDT révèle ne pas être de la partie. Retour sur les propos catégoriques de sa cheffe de file Marylise Léon.
Réouverture du conclave sur les retraites : pourquoi la CFDT rejette toute négociation
La CFDT a déjà participé au précédent conclave, initié par François Bayrou, pour corriger la réforme de 2023 qui repousse l’âge légal de départ à 64 ans. « La CFDT a négocié loyalement pendant six mois pour corriger la dernière réforme. Le Medef a préféré l’échec », explique Marylise Léon, cheffe de file du syndicat. Les discussions avaient échoué sur la reconnaissance collective de la pénibilité, ce qui avait laissé un goût amer au syndicat.
Interrogée le 11 septembre sur France Inter, Marylise Léon a précisé qu’elle avait eu « un très bref échange de prise de contact » avec Sébastien Lecornu, le nouveau Premier ministre français, mais que le sujet du conclave n’avait pas été abordé.
Dans son communiqué, la CFDT réaffirme que « la seule voie possible » consiste à « suspendre la réforme et de renvoyer les choix futurs à 2027», c’est-à-dire après la prochaine élection présidentielle.
La position du Premier ministre ?
Sébastien Lecornu, lors de sa prise de fonction, a évoqué la nécessité de « ruptures sur le fond et pas seulement sur la forme ». Selon Le Monde, il envisagerait de relancer le conclave sur les retraites, comme l’avait fait Bayrou. Mais pour la CFDT, cette approche n’est pas crédible : « On ne construit pas des solutions solides sur un bilan aussi fragile qu’un conclave qui a échoué », souligne le syndicat.
Conséquences pour les salariés et les Français
La CFDT rappelle que la réforme de 2023 demeure impopulaire. Suspendre cette réforme offrirait un répit aux salariés et permettrait de remettre la discussion sur la table dans un contexte plus favorable.
À voirLidl : 30 nouveaux magasins en France, les communes concernées« La rupture annoncée en termes de méthode et sur le fond ne peut déboucher sur une telle proposition sans la moindre concertation», assure-t-elle.
Un syndicat prudent mais déterminé
Le syndicat met en avant son expérience : parmi les trois syndicats ayant poussé les négociations jusqu’au bout – CFDT, CFTC et CFE-CGC – seule la CFDT insiste sur la prudence. La leçon à tirer : ne pas répéter les erreurs du passé et ne pas relancer un processus qui avait échoué à produire des résultats.
Le message est limpide : toutes discussions sérieuses doivent être repoussées à 2027. Tout changement rapide sur les conditions de départ à la retraite est peu probable dans les prochains mois.