ZFE en France : la fin des zones à faibles émissions est-elle vraiment pour bientôt ?

Crit’Air, amendes, restrictions : où pourra-t-on encore rouler avec sa voiture en 2026 ? Fin annoncée ou durcissement des restrictions pour les voitures thermiques ?

Afficher les titres Masquer les titres

On l’avait presque cru acté : les zones à faibles émissions (ZFE) devaient disparaître. Pourtant, plusieurs mois après le vote de l’Assemblée nationale, la mesure semble s’enliser. Alors, faut-il s’attendre à la fin des ZFE en France d’ici 2026 ? Rien n’est moins sûr.

Un projet de loi… toujours bloqué

Souvenez-vous : en juin 2025, les députés avaient voté la suppression des ZFE dans le cadre du projet de loi de simplification de la vie économique. Ce texte devait ensuite passer en commission mixte paritaire, une étape cruciale réunissant députés et sénateurs pour valider définitivement la fin du dispositif.

Mais depuis la chute du gouvernement Bayrou, cette commission n’a jamais été convoquée. Le programme législatif transmis fin octobre à l’Assemblée nationale ne mentionne même plus le projet de loi. En d’autres termes, le texte est bloqué, et aucune date de reprise n’a été annoncée.

À voirNouvelle Cyberattaque chez France Travail : les données de 30 000 demandeurs d’emploi piratées par un groupe russe

Jusque-là, plus personne n’en parle. Cette incertitude est très certainement partagée par des millions de conducteurs, surtout dans les grandes métropoles comme Paris, Lyon ou Marseille.

Les ZFE : un sujet explosif pour le gouvernement

Le dossier est devenu hautement politique. Engagé dans le vote du budget 2026, le gouvernement semble reléguer cette réforme au second plan. D’autant que la Commission européenne impose toujours à la France de réduire la pollution dans ses grandes villes, conformément à la directive 2008/50/CE. Supprimer totalement les ZFE pourrait donc exposer le pays à de lourdes sanctions financières.

C’est aussi ce qui explique les hésitations actuelles. Le Conseil constitutionnel pourrait juger une disparition des ZFE contraire aux engagements européens, et plusieurs recours juridiques sont déjà envisagés.

Des zones toujours actives dans 25 métropoles

En attendant, les ZFE restent bien en place dans 25 agglomérations françaises, de Strasbourg à Toulouse. Ces zones limitent la circulation des véhicules selon leur vignette Crit’Air, un macaron à coller sur le pare-brise indiquant le niveau de pollution du véhicule.

Depuis 2017, ces vignettes vont de Crit’Air 1 (violet, pour les véhicules hybrides ou essence récents) à Crit’Air 5 (gris, pour les vieux diesels). En théorie, la fin des ZFE signifierait la fin de ces restrictions permanentes. Mais même sans elles, la vignette resterait obligatoire en cas de pic de pollution.

À voirRamasser gratuitement fruits et légumes dans les champs : le glanage fait son grand retour en France

D’ailleurs, rouler sans vignette ou avec un véhicule non autorisé peut coûter cher : 68 euros d’amende, voire 450 euros en cas de non-paiement.

Une suppression incertaine, un durcissement possible

Ironie du sort : alors que la suppression est en attente, certaines villes pourraient décider de renforcer leurs restrictions. Dès janvier 2026, il est fort probable que plusieurs métropoles interdisent les véhicules Crit’Air 3, c’est-à-dire les diesels Euro 4 (immatriculés entre 2006 et 2010) et certaines voitures essence plus anciennes.

Pour les automobilistes qui utilisent leurs véhicules Crit’Air 3 tous les jours pour se rendre au travail, ne plus pouvoir circuler en ville peut aboutir à un arrêt de leur activité.


Faites passer le mot en partageant !



Clic Anoo est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :