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Vous avez peut-être déjà vu des familles ramasser des pommes de terre ou des choux dans un champ après la récolte. Cette pratique ancienne, appelée glanage, revient en force en France. Dans un contexte de vie chère et d’inflation alimentaire, de plus en plus de Français redécouvrent ce moyen simple et légal de se nourrir gratuitement tout en évitant le gaspillage.
Une tradition médiévale toujours d’actualité
Le glanage ne date pas d’hier. Déjà au Moyen Âge, les paysans les plus modestes étaient autorisés à ramasser les restes laissés après la moisson. Cette coutume, aujourd’hui encadrée par la loi, est toujours autorisée à condition de respecter certaines règles.
On ne peut pas se servir n’importe quand, ni n’importe où. Il faut que la récolte soit terminée, que le champ soit accessible (c’est-à-dire non clôturé), et il est interdit d’utiliser des outils. On glane à la main, de jour, et uniquement pour sa consommation personnelle.
Une pratique encouragée
De nombreux agriculteurs acceptent encore volontiers le glanage, surtout lorsqu’il permet d’éviter le gaspillage. C’est le cas de Vincent Dezitter, producteur dans le Nord, qui organise chaque année une grande journée de glanage sur ses terres.
À voirImmobilier : cet outil en ligne pour connaître gratuitement les prix de vente des logements et terrains près de chez vous« C’est comme la chasse au trésor, on cherche les pépites, il y a la fièvre du glanage, comme la fièvre de l’or », explique-t-il avec humour au micro de tf1.
L’agriculteur y voit aussi une manière d’aider les familles : « Si grâce à deux ou trois seaux de pommes de terre, ça leur donne un beefsteak à côté dans l’assiette. Ou à la limite un plaisir de pouvoir aller au cinéma, tant mieux ! »
Selon lui, cette initiative crée un vrai moment de partage et de solidarité entre citadins et producteurs.
Une solution face à la précarité alimentaire
Avec un quart des Français déclarant sauter un repas par semaine, le glanage devient parfois une nécessité. Jonathan, 25 ans, glane depuis la fin du Covid : « Financièrement, on ne s’en sortait plus. Grâce au glanage, je peux nourrir ma famille tout l’hiver. »
À voirListeria : des fromages à raclette rappelés dans toute la France, voici les enseignes concernéesAprès quelques heures dans les champs, il repart souvent avec plusieurs kilos de pommes de terre, parfois jusqu’à 16 kilos… Pour lui, cela fait déjà « 20 à 30 euros » d’économie par sortie.
D’autres, comme Marianne, mère célibataire, utilisent cette pratique pour diversifier l’alimentation de leurs enfants : Grâce à cette pratique, confie cette ancienne infirmière libérale de 49 ans,« on mange des haricots verts et des choux-fleurs qu’on n’aurait pas pu s’offrir autrement. »
Glaner oui, voler non : les limites à ne surtout pas franchir
Attention toutefois : ramasser sans autorisation sur un champ encore en cours de récolte est considéré comme du vol. Certains producteurs ont déjà dû déposer plainte après des intrusions nocturnes.
Pour éviter tout malentendu, il est conseillé de demander l’accord du propriétaire avant de commencer le ramassage. De plus, certaines communes interdisent la pratique par arrêté municipal : un petit coup d’œil au site de votre mairie peut éviter une amende de 1 500 €.
À voirNouvelle Cyberattaque chez France Travail : les données de 30 000 demandeurs d’emploi piratées par un groupe russeOutre les économies réalisées, cette vieille tradition s’inscrit dans une démarche anti-gaspillage et durable. D’ailleurs, des groupes Facebook se multiplient pour partager les bonnes adresses de champs à glaner.
