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Des centaines de milliers de retraités français passent à côté de leur retraite complémentaire versée par l’Ircantec. En cause ? Des carrières non titulaires oubliées et des démarches jamais engagées. Jusqu’à 810 € par an peuvent ainsi être perdus, sans que les intéressés ne le sachent. Êtes-vous concerné ?
Qu’est-ce que l’Ircantec et qui est concerné ?
En France, la retraite complémentaire représente une part importante des revenus des retraités. Cela n’empêche toutefois pas, révèle une étude publiée en mars 2025 par la Caisse des Dépôts, près de 440 000 personnes de ne jamais réclamer leur pension Ircantec. Comment expliquer ce non-recours à la retraite dans un régime pourtant dûment cotisé ?
L’Ircantec (Institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’État et des collectivités publiques) gère les droits à la retraite complémentaire des agents contractuels, vacataires ou auxiliaires ayant travaillé dans le secteur public sans être fonctionnaires titulaires.
À voirRetraite progressive à 60 ans : nouveautés dès le 1er septembre 2025, qui peut en bénéficier et comment ?Beaucoup d’affiliés ont cotisé à l’Ircantec en début de carrière, avant de rejoindre un autre régime comme l’Agirc-Arrco (secteur privé) ou la CNRACL (fonction publique hospitalière ou territoriale). Ces carrières fragmentées ont laissé des droits oubliés dans un ancien régime.
Pourquoi autant de retraités oublient-ils leur retraite Ircantec ?
Selon l’étude, 27,5 % des assurés nés entre 1949 et 1954 n’ont pas fait valoir leurs droits à la retraite Ircantec. Cela représente quelque « 437 000 personnes sur les 1 590 000 ayants droit du régime de ces générations ».
Les raisons principales englobent une trop courte durée de cotisation (souvent 5 ans ou moins) et donc, un montant faible de pension (230 € bruts en moyenne, mais jusqu’à 810 € pour les cas récents, c’est-à-dire « pour les nouveaux retraités partis en 2023 ». Pour ces derniers, cela équivaut à 67,50 euros par mois.
Autre explication : la méconnaissance du régime ou une perte de mémoire administrative, fréquente chez les carrières morcelées ou les personnes étrangères ayant travaillé en France, reparties depuis dans leur pays d’origine.
Des pensions non réclamées… mais des outils pour les récupérer
Fort heureusement, le taux de non-recours à la retraite Ircantec baisse. Grâce à la demande unique de retraite en ligne, mise en place en 2019, il est désormais possible de liquider l’ensemble de ses pensions d’un seul coup, pour tous les régimes.
À voirVers une suppression du chèque énergie ? L’UFC-Que Choisir s’inquiète de l’avenir de cette aide aux foyers modestesDes campagnes de relance par courrier ont aussi permis de récupérer des milliers de dossiers. En 2024, plus de 70 000 lettres envoyées ont donné lieu à de nombreuses réactivations.
Comment vérifier si vous avez une pension oubliée ?
Pour éviter de perdre de l’argent à la retraite, pensez à vérifier régulièrement votre relevé de carrière sur le portail info-retraite.fr et de s’assurer que toutes les pensions sont bien réclamées.
Pour cela, identifiez vos périodes d’activité dans le secteur public non titulaire. Si besoin, contactez l’Ircantec si vous avez des doutes ou si vous identifiez une période oubliée. Même une pension modeste peut peser dans la balance pour compléter vos revenus.