Marché noir des vélos électriques : 7 133 engins saisis, « l’argent blanchi puis renvoyé en Chine »

Antidumping, blanchiment, contrefaçon : les dessous d’un gigantesque trafic de vélos électriques chinois en Europe. Plus de 7 000 engins saisis lors d’une opération européenne d’envergure.

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Importation illégale, blanchiment d’argent, sociétés écrans : l’Europe frappe fort contre un réseau chinois de vélos électriques clandestins. Plus de 7 000 vélos saisis et 5,8 millions d’euros en jeu.

Vélos électriques chinois illégaux : coup de filet européen contre un réseau de blanchiment à grande échelle

Une vaste opération de lutte contre la fraude a effectivement permis la saisie de 7 133 vélos électriques et 3 696 trottinettes dans plusieurs pays européens. Selon l’enquête du Parquet européen (EPPO) baptisée « Opération Calypso », ces engins étaient importés illégalement depuis la Chine, en violation flagrante des lois antidumping de l’Union européenne.

L’un des volets les plus choquants de l’enquête concerne le blanchiment d’argent. Selon le rapport officiel : « l’argent était blanchi et les bénéfices renvoyés en Chine. »

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Des millions d’euros ont ainsi été dissimulés à l’administration fiscale. En tout, les autorités ont mis la main sur 5,8 millions d’euros : 4,75 millions proviennent de la Grèce, le reste ayant été saisi en France et en Espagne sous diverses formes : espèces, cryptomonnaies et devises étrangères.

Un contournement organisé des taxes européennes

Pour échapper aux droits antidumping, les réseaux criminels avaient mis en place un montage sophistiqué : les vélos, bien qu’entièrement conçus et assemblés en Chine, étaient expédiés démontés, puis réassemblés dans des pays comme le Portugal, pour être revendus dans l’Union européenne (Allemagne, Belgique, Pays-Bas…).

L’enquête du 7 mai 2025, menée dans quatre pays (Portugal, Allemagne, Belgique, Pays-Bas), a révélé un préjudice de 2,25 millions d’euros. « Ces pratiques portent atteinte aux intérêts financiers de l’Union européenne. », explique L’EPPO dans son communiqué officiel.

Les droits antidumping appliqués depuis 2018 peuvent atteindre 77,6 % du prix d’un vélo électrique. Contourner ces taxes rapportent gros aux fraudeurs, tout en étant de la concurrence déloyale pour les fabricants européens.

Des circuits opaques et des soupçons de corruption

L’Office européen de lutte antifraude (OLAF) a mis au jour un réseau structuré utilisant des sociétés écrans, des faux documents de transport et des sous-évaluations de marchandises. Certaines sociétés utilisaient un numéro de TVA grec pour bénéficier illégalement de la TVA à taux zéro à l’importation.

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Selon Bike Europe, les vélos entraient par le port du Pirée (Grèce), et jusqu’à 480 conteneurs sont encore en cours d’inspection. « Les vélos étaient introduits sur le marché via des sociétés en Bulgarie pour contourner les taxes. »

Les douanes surchargées ou éventuellement corrompues ont facilité le passage de ces cargaisons, aujourd’hui au cœur d’une enquête distincte.

Une menace persistante pour l’industrie européenne

Le marché européen du vélo est sous pression. Après cette affaire, l’UE a annoncé le renforcement de la coopération transfrontalière, de nouveaux équipements de contrôle et la création d’un label qualité pour freiner l’importation de modèles non conformes, notamment les fatbikes chinois.


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